Le Diplomate
Type : journal d’information générale
Aire géographique : Paris
Année début : 1799 (31 octobre ? Le journal a débuté avant le 18 Brumaire)
Année fin : 1800 (janvier ?)
Titre : Le Diplomate
Rédacteur : inconnu ; la signature Adline est présente à la fin des cinq livraisons étudiées.
Périodicité réelle : quotidien
Collection étudiée : n° 75-80 (12-17 janvier 1800)
Pagination : par numéro
Nombre de pages du numéro : 4 p.
Format : in-4°
Lieu d’édition : Paris
Imprimeur : « De l’imprimerie du Diplomate, rue Thibautodé, n°. 16 »
Souscription : « On souscrit à Paris, rue Thibautodé, n°. 16. Le prix de l’abonnement est de 13 fr. 50 centimes pour trois mois ; 26 fr. pour six mois ; 50 fr. pour une année. Les lettres doivent être affranchies. »
Contenu réel (rubriques) : Paris ; Tribunat ; Consulat ; Corps législatif ; Nouvelles de l’intérieur ; Annonces ; Nouvelles étrangères.
Formes du discours : réflexions politiques, nouvelles étrangères, séances parlementaires et nouvelles culturelles. Faits divers (« Il a été commis hier soir un vol assez considérable dans la rue Michel-Lepelletier ; voici comment on en rapporte les circonstances », n° 75).
Le Diplomate rapporte les nouvelles et faits divers des autres journaux, sans mentionner systématiquement ses sources : « – On a semé aujourd’hui, dit un autre journal, les bruits les plus étranges dans Paris. – Plusieurs courriers sont arrivés au consulat. […] – Un troisième journal nous donne la nouvelle suivante qui sera comme un logogryphe pour le public, jusqu’à plus ample explication. » N° 76.
Les nouvelles provenant de Londres sont nombreuses et précises (« – On jouait dernièrement sur le théâtre de Covent-Garden une pièce intitulée le Jour de la Naissance. Le roi [George III] y assistait avec une partie de sa famille. […] on chanta le God save the king, et la chanson patriotique, Rule Britannia », n° 78).
Orientation politique : les cinq livraisons disponibles permettent de constater une volonté d’afficher un journalisme impartial : « Si des journalistes, des tribuns, des consuls, des républicains, des poètes et des peintres se trouvaient offensés dans cet innocent article, ce ne serait nullement ma faute, mais bien celle du temps, qui veut qu’on ne puisse plaire aux uns sans déplaire aux autres, et qui fait que tel grand homme dans une société n’est qu’un sot ou un brigand dans une autre. » N° 75.
Mais certains articles révèlent un esprit critique à l’égard de ce que la Révolution a apporté à la France : « Quand on a étourdi l’Europe pendant dix ans de phrases, dont l’atrocité n’était surpassée que par l’extravagance ; quand on l’a scandalisée par des crimes inouïs, qu’on ne peut se faire pardonner qu’en les mettant sur le compte des circonstances, on peut encore se sauver de l’indignation par l’oubli, mais on a grand tort de se plaindre de l’impuissance à laquelle on est réduit. » (N° 76).
Mentions d’autres journaux :
L'Ami des lois (n° 76, n° 78) ; Le Bien-informé (n° 76, n° 78) ; Le Journal des hommes libres (n° 78) ; Gazette de France (n° 79) ; The Morning-Chronicle, (n° 79).
Auteurs cités :
Montesquieu, Voltaire.
Contexte politique immédiat :
1799 : la campagne d’Égypte se poursuit ; coup d’État du 18 Brumaire an VIII (9 novembre) ; instauration du régime du Consulat.
1800 : la 2e campagne d’Italie se poursuit. Janvier : le nombre de journaux est réduit par Bonaparte.
Article curieux :
N° 78, Rubrique PARIS : « – Ceux qui connaissent la taciturnité des anglais, qui savent que souvent ils passent dans leurs associations des heures entières sans parler, ont peine à concilier cette grande économie de paroles avec l’étrange prodigalité de mots dont ils surchargent chaque jour les douze colonnes de leurs volumineux journaux, ou les faits les moins saillants, les plus ordinaires, les plus dénués de toute espèce d’intérêt, trouvent leur place. Ceux qui connaissent aussi les mœurs communicatives des Français et leur penchant à parler de ce qu’ils savent et de ce qu’ils ne savent pas, ne sont pas moins étonnés de la sobriété de mots et de faits, du choix et de la raison qui règnent en général dans la composition de leurs papiers-nouvelles. Cette remarque suffirait pour donner une idée des deux peuples. L’Anglais, taciturne et sombre, est bavard avec lui-même, parce qu’il est son meilleur ami ; le Français, au contraire, d’un caractère ouvert et communicatif, est bavard avec les autres. »