L'Historique
Type : journal d’information générale
Aire géographique : Paris
Année début : 1797
Année fin : 1797
Dates extrêmes : 19 septembre 1797 – 27 octobre 1797
Titre : L’Historique
Rédacteurs : Bienaymé, seul signataire des livraisons, malgré l’Avis de la première livraison.
Épigraphe : Nec spe nec metu [Ni par l’espoir, ni par la peur].
Prospectus :
L’Avis de la 1e livraison fait office de prospectus. Deux autres Avis porteront sur le prix du journal.
Livraison 1, p. 1 : « Avis. Le principal Auteur de l’Historien ayant renoncé à ce journal, qui a été suspendu d’ailleurs par le dérangement de l’imprimerie, quelques-uns de ses coopérateurs le continuent sous le titre plus exact de L’Historique. Ils s’efforcent de le justifier, en faisant de cette feuille un recueil complet de ce qu’offriront de nouveau, chaque jour, la politique et la littérature. Ils se flattent qu’on y retrouvera l’inébranlable attachement à la constitution, et le courage à combattre ses ennemis, qui ont distingué le citoyen vertueux qu’ils se hasardent à remplacer. Les souscripteurs recevront par des suppléments très prochains, le précis des faits qui se sont passés depuis l’interruption de ce journal. »
Livraison 11, p. 1 : « Avis. La loi qui soumet au timbre les feuilles périodiques, nous permet de fixer le prix de ce Journal, dont cette circonstance seule nous avait fait différer l’annonce. Pour ne point le porter à un taux excessif, nous nous sommes déterminés à continuer de le composer que d’une demie-feuille. En lisant ce Numéro, nos lecteurs pourront voir que le caractère employé désormais nous permettra d’y faire entrer une plus grande quantité de matières. Par cette nouvelle disposition, nous conservons au compte rendu des séances du jour, l’exactitude et l’étendue nécessaires, et nous pouvons ajouter aux nouvelles politiques et de l’intérieur quelques articles détachés qui en augmenteront l’intérêt. Le prix de la souscription est de 12 liv. par trimestre pour les départements et pour Paris. Les abonnés de Paris recevront un feuilleton contenant l’annonce des spectacles, les changes et des avis divers. Ceux des départements qui le désireraient, joindront 1 livre. 10. S. à leur abonnement de trois mois. On souscrit toujours chez la citoyenne Lamotte, rue de la Loi, n° 14. »
Livraison 32, p. 1 : « Nouvel Avis. Le soin que nous donnes à l’exécution typographique de cette feuille, nous avait déterminé à donner un feuilleton séparé pour les changes, les spectacles et beaucoup d’autres objets qui, après avoir satisfait la curiosité du moment, nuisent à l’ensemble des collections. Nous ne l’avions composé que d’un huitième de feuille, pour ne pas élever notre prix, par une double contribution du timbre : au-dessus de celui des journaux de même volume. Il est question aujourd’hui d’assujettir ce feuilleton au même droit que le journal entier. Fidèle à notre principe de donner le plus possible au moindre prix, nous nous sommes déterminés à renfermer le tout dans une demi-feuille. Pour cela nous élargissons nos lignes et nous allongeons nos pages : et dans cette nouvelle distribution, nous trouvons le double avantage de donner à tous nos lecteurs le cours de la bourse, les spectacles, des annonces intéressantes ; car nous voulons, comme les papiers anglais, servir aux communications commerciales dont le droit du timbre a renchéri les moyens ; et d’avoir plus d’étendue pour les objets fondamentaux de notre feuille. Les nouvelles y seront toujours présentées dans leur plus grande fraîcheur, et d’une manière sûre et précise. Les rapprochements de faits et d’opinions, qui peuvent conduire ou à connaitre l’état physique et moral de la république, ou à juger les choses et les hommes, seront assez multipliés pour que nos lecteurs soient non seulement au courant de ce qui se passe ; mais même en état de prévoir, autant que possible, les événements. Les séances du corps législatif continueront à être données dès le lendemain, avec la même exactitude et la même étendue. Les lois importantes, au lieu d’être renvoyées à un volume séparé, seront placées à chaque premier Numéro de décade. Ainsi le besoin qu’à chacun de les connaître, sera plutôt satisfait. C’est aussi à ce jour que nous remettons le compte que nous aurons à rendre des productions littéraires et théâtrales qui doit compléter l’historique du temps où nous vivons. Nous recommandons à nos souscripteurs d’avoir soin de renouveler leurs souscriptions à l’époque à laquelle elles expirent, et qui est toujours indiquées sur l’adresse. Ils doivent sentir que le prix du timbre nous met dans l’impossibilité de garder de nombreuses collections. »
Périodicité : quotidienne
Collection étudiée : 37 livraisons disponibles en ligne.
Pagination : continue.
Nombre de pages du numéro : 8 pages.
Lieux d’édition : Paris
Imprimeur : « De l’imprimerie de L’Historique ». Précision de l’adresse, N° 16 : « …, rue Honoré, n° 72. »
Souscription :
N° 2 : « On s’abonne toujours chez la citoyenne Lamotte, rue de la Loi, numéro 1231. »
N° 5 : « On s’abonne toujours chez la citoyenne Lamotte, rue de la Loi, numéro 14. »
L’avis de souscription est placé, tantôt au début tantôt à la fin de la livraison.
Contenu annoncé : portrait de la politique et de la littérature.
Contenu réel (rubriques) : Nouvelles extérieures ; Nouvelles de l’intérieur ; Corps législatif. Conseil des Cinq Cents. Conseil des Anciens.
Articles occasionnels : De la Crainte d’un nouveau Papier monnaie ; De l’Aube d’une idée utile ; Nouvelles ; De l’Esprit du gouvernement ; Littérature, Spectacles (à partir de la livraison 12) ; Diplomatie ; Des hommes déplacés et des hommes en place ; De plusieurs discussions importantes ; Politique, Institut national ; Escroquerie ; Amusements publics ; Annonces ; Des hommes qui voient en grand.
Formes du discours : L’Historique rapporte ce que publient les journaux, français et étrangers, au sujet de, notamment, « la guerre et la paix » (N° 18). Il précise l’objectif de cette stratégie dans sa livraison 21 :
« Nous avons été aussi exacts qu’il nous a été possible à réunir tout ce qui, dans les gazettes étrangères, pouvait donner quelques indices sur l’issue de la crise dans laquelle se trouve l’Europe. Ces renseignements sont épuisés. Elles ne parlent plus que d’envois et de retours des nombreux courriers, sans faire soupçonner même le résultat de cette vaste correspondance, et il paraît que la décision du gouvernement français fixera cette fois encore les destinées de cette partie du monde. Mais pour être placé à côté des puissances, on n’en connaît pas mieux leurs intentions et leurs projets. C’est le cas où nous nous trouvons, et nous avouons franchement être fort peu initiés dans les secrets de la diplomatie moderne. Nous ne nous hasardons donc pas à prononcer entre ceux qui assurent qu’on veut la paix, et ceux qui soutiennent qu’on ne respire que la guerre. Mais, pour ne pas laisser nos lecteurs sans éclaircissement à cet égard, nous allons leur présenter quelques morceaux tirés de celles de nos feuilles publiques dont nous avons lieu de croire les auteurs le plus à portée de connaître l’air du bureau. Nous en rapprocherons quelques faits marquants, et nous leur laisserons le soin de tirer les conséquences. »
Les nouvelles littéraires sont occasionnelles, et ne paraissent que vers les dernières livraisons du journal, ce qui s’explique par l’absence des anciens collaborateurs (à l’Historien).
Réflexions politiques.
Analyse d’opéra (seule occurrence, N° 22).
Orientation politique : la comparaison entre l’état de la France et des Français, sous la monarchie et sous la [R]évolution, sont nombreuses, et tournent souvent en faveur de la monarchie :
« Le Français, sous la monarchie, n’employait contre les hommes en place que les armes de la satire et du ridicule. Il se contentait de les couvrir de son mérois quand ils étaient disgraciés, et la postérité seule prononçait avec sévérité leur conduite. Depuis la Révolution, le Français, devenu plus grave, devance à leur égard ce tribunal équitable. Il veut connaître à fond leur conduite et la juger lui-même. Beaucoup se portent leurs accusateurs, peu se chargent de l’honorable emploi de les défendre, et le nombre de ceux qui rapportent ce qui les concerne avec impartialité est encore plus petit. » (N° 19)
Mentions d’autres journaux :
Ami des Lois (N° 23 et 28) ; Clef du cabinet (N° 4) ; Clef des Cabinets (N° 20) ; Conservateur (N° 20 et 21) ; Démocrate constitutionnel (N° 4) ; Frondeur (N° 29) ; Gazette nationale de France (N° 4) ; Journal de Paris (N° 4) ; Journal des Hommes Libres (N° 2, 21, 23) ; Journal des Patriotes d’Italie (N° 23) ; Rédacteur (N° 18, 22 et 36) ;
Contexte politique :
Journée du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) : coup d’état du Directoire contre les royalistes ; 17 octobre : paix de Campo-Formio ; 25 et 26 octobre : Le Directoire ratifie la paix qui règne désormais sur l’ensemble du continent européen.
Articles curieux :
Livraison 25, 15 octobre 1797 :
« ESCROQUERIE.
On sait que les voleurs d’Angleterre sont très scrupuleux à ne rien faire de nuisible au-delà du vol. En France, au contraire, il est beaucoup de gens qui font métier de s’enrichir aux dépens des autres ; mais qui ne seraient pas satisfaits s’ils ne prenaient que leur argent ; il faut encore qu’ils leur enlèvent leur état. Plusieurs de nos feuilles périodiques ont dénoncé la pièce suivante comme ayant été adressée à leurs souscripteurs. "Persuadés que votre intention est de renouveler votre abonnement à notre feuille, nous vous prévenons qu’il faut adresser la reconnaissance qui constate l’envoi du prix de votre abonnement, au citoyen, Bizos, commissionnaire en librairie, rue du Foin Saint-Jacques, n° 295. Si l’envoi de l’argent était déjà fait, il faudrait le faire revenir en le réclamant auprès du bureau des postes de Paris, et nous le renvoyer sous l’adresse que nous venons de vous indiquer ; c’est c’elle de nos amis. Toute autre adresse sera regardée comme nulle. Nota. Les abonnés sont prévenus que ceux d’entre eux qui renouvelleront pour six mois, dans la quinzaine, seront exempts de payer l’augmentation que va nécessiter l’impôt du timbre." Quoique nous n’ayons point eu de réclamations à cet égard, nous croyons devoir prévenir nos abonnés que nous ne pouvons tenir les conditions que promet la note ci-dessus ; que nul ne pourrait leur envoyer notre feuille à ce prix ; qu’ainsi l’intention du vol est manifeste, et nous n’engageons ceux qui auraient pu se laisser tromper par cette annonce, à retirer leur argent avant qu’il soit dissipé par le nommé Bizos. Le seul bureau d’abonnement que nous reconnaissions, est chez la citoyenne Lamotte, rue de la loi, n° 14. »