Le Thé

Le Thé

Type

Périodique embrassant toute l’actualité politique française et internationale

Aire géographique

France

Année début

1797

Année fin

1799

Dates extrêmes

16 avril-5 septembre 1797 (n° 143).

Reprend du 9 au 24 thermidor 1799 avec interruptions.

Titre

Le Thé

Suite du titre

ou le Journal des dix-huit [allusion au nombre de rédacteurs de la feuille, qui fait également référence aux 12 rédacteurs des Actes des Apôtres ?] La formule disparaît à partir du n° 26.

Modification du titre

- Le Thé, ou le Contrôleur-général, [n° 42-143 (27 mai -5 septembre 1797)]
- Le Thé, feuille politique, littéraire et dramatique, [n° I-V (9-13 thermidor an VII)]
- Le Thé, ou le Contrôleur général, [n° I-X (15-24 thermidor an VII)]

Épigraphes

« Je vois de loin, j’atteins de même » La Fontaine puis « Si foret in terris, rederet Democritus » Horace. En juillet 1799 seulement : « La critique souvent orne le front des arts ».

Prospectus

Sous le titre A qui voudra le lire, présentation du journal en préambule du N° 1er

Périodicité annoncée

Quotidienne

Périodicité réelle

Journal du soir en 1797, journal du matin du 9 au 13 thermidor an VII, journal du soir du 15 au 24 thermidor an VII.

Collection étudiée

BnF

Pagination

Foliotage continu

Nombre de pages du numéro

4 pages

Format

In-4°

Lieu d’édition

Paris

Directeur(s)

Auguste-Louis Bertin d’Antilly (1760-1804) pour les 143 premiers numéros. Ancien collaborateur de François-Louis Suleau. Proscrit en 1797 après la suppression de 32 journaux pour atteinte à la sûreté de l’État. Puis Ménégault de Gentilly (1772 ?-1830 ?) et Florestan-Meneville (17..-18..).

Imprimeur(s)

De l’Imprimerie du Journal des dix-huit [16 avril-10 mai 1797]  [Paris]. De l’Imprimerie du Journal du Thé [11 mai-5 septembre 1797]. [Paris] : De l’Imprimerie du Thé, 1799.

Souscription / prix au numéro

36 livres par an / Paris, 42 livres par an / province. A partir du 15 thermidor 1799 : 4 francs par mois, 10 pour 3 mois, 18 pour 6 mois et 36 pour l’année.

Souscription chez la citoyenne Ragoulleau et autres libraires et cabinets littéraires de Paris dont, au Palais Royal, celui de Brigitte Mathé connue pour avoir été la maîtresse du Girondin Antoine-Joseph Gorsas.

Auteur(s)

Principalement Auguste-Louis Bertin d’Antilly signant : BERTIN d’., d’A…, L. H. Florestan-Meneville. À la suite d’attaques calomnieuses émises contre lui le présentant comme complice des Jacobins et même ami de Maillard, une hagiographie lui est consacrée dans le n° 60 (elle occupe presque toute la livraison).

Les 17 autres rédacteurs du Thé signent avec leurs initiales.

A leur propos : « […] leur gravité ne nous effraie pas ; ils sont Français, c’est assez vous en dire. Alternativement frivoles, profonds, gais, sérieux, irascibles, débonnaires, ils vous parleront de Mably comme de Legendre, d’Aristote comme de Lakanal, d’Alexandre comme de Santerre, de Lycurgue comme de Poultier, des contes de ma mère l’oie comme de la Constitution, des voyages imaginaires comme de la République, de l’Encyclopédie comme de notre journal. », n° 1er, p. 3

Contenu annoncé

« L’exiguïté du local [celui du Thé] ne permettant pas à notre auguste diète de tenir dans la même pièce, nous avons assigné l’antichambre aux nouvellistes, le salon de compagnie aux amateurs d’anecdotes, le salon de jeu aux politiques… », n° 1er, p. 2. 

Contenu réel 

(rubriques)

La rubrique ANTICHAMBRE dans laquelle figurent les nouvelles de l’Europe (avec en particulier un suivi régulier de la campagne d’Italie) et les nouvelles politiques et « culturelles » ouvre le journal. Bertin d’Antilly y glisse en général des commentaires politiques satiriques. A partir du n° 74, elle devient NOUVELLES POLITIQUES. Systématiquement page 4, brefs compte-rendus des débats du Conseil des Cinq cents et du Conseil des Anciens. La rubrique « SALON DE COMPAGNIE » (cf. le n° 17) est réservée aux polémiques politiques et est parfois remplacée par « MELANGES ». Cours des changes en bas de page 4 puis à partir du n° 127 sous le titre à la place du sommaire. Une « Revue des spectacles » sous la plume de Bertin est inaugurée au n° 71. Les annonces payantes sont signalées « Article communiqué ».

Les livraisons de 1799 abandonneront ce rubricage au profit de la rubrique « Variétés » en première page.

À partir du n° 73, sommaire épisodique sous le titre.

Formes du discours

Factuel pour la partie internationale et davantage polémique pour la partie française. Le ton est souvent satirique et le style soigné.

Nombreuses listes parodiques et utilisation récurrente de l’anaphore (Cf. « Anathème à… » : n° 135,  p. 538-539). Correspondances des abonnés avec les réponses de la rédaction.

Orientation politique

Royaliste, anti-jacobin, très hostile au Directoire exécutif (« les Trissotins »), même s’il se défend de cette orientation : « C’est un journal nouveau et il est du très petit nombre qui ne portent encore la couleur d’aucune faction. », dans La revue des journaux rédigés à Paris, Paris, juin 1797, p. 37-38.

Mentions d’autres journaux

L’Ami des Lois, le Déjeuner (réponse ironique de Bertin à une lettre du Déjeuner : « Thé et Déjeuner se ressemblent tellement, que l’on pourrait s’y méprendre. », n° 14, p. 55), La Quotidienne (Le Thé lui reproche de le plagier : n° 58), Acte des Martyrs, par une société de bons apôtres, Journal-Général de France, L’Invariable (création de Royou, frère de l’auteur de l’Ami du Roi, annonce de sa parution : n° 60, p. 237), La Revue des Journaux (annonce de sa publication : n° 74, p. 294), Les Affiches, annonces et avis (historique de la feuille, idem), Le Journal de Paris (historique de la feuille et réquisitoires contre « le petit Garat » et Roederer, id.), Le Messager du Soir (historique de la feuille, éloge de Langlois : n° 75, p. 199-300), Nouvelles politiques, nationales et étrangères (historique de la feuille, éloge de Lacretelle : n°76, p. 303-304), Le Défenseur des vieilles institutions (annonce de sa parution : n°77, p. 308), Le grondeur ou Tableau des moeurs du siècle (éloge du titre : n° 78, p. 311), Le Miroir (éloge très critique du journal : n° 90, p. 359-360), L’Ami des Lois (critique acerbe de l’ouvrage de « l’ex-moine Poultier », bientôt nommé « le Sancho Pança du Directoire » : n° 92, p. 367-368), Le Journal des Hommes libres (dénonciation de ce journal du Jacobin Charles Duval et annonce de son éloignement : n° 97, p. 387-388), le Journal du Soir (historique peu flatteur du titre : n° 107, p. 422-423), Le Journal des muses (annonce, n° 119, p. 476), Le Courrier de l’armée d’Italie : n° 126, p. 502-503, Le Révélateur (« journal des immondices » : n° 130, p. 519-520), Le Journal de Marseille (n° 134).

Sur les plagiats : « Déclaration des rédacteurs du Déjeuner sur les plagiats de La Quotidienne » : n° 135, p. 539.

A noter la lettre de Fiévée au journal dans laquelle il prétend n’avoir été que l’imprimeur de la Chronique de Paris et rend hommage aux véritables rédacteurs : n° 9, p. 35.

Personnages cités favorablement

Louis-Seize [sic] et ses frères

… défavorablement

Barrère, « Garat-septembre » et tous les anciens Jacobins ; également « l’indomptable Mercier », « l’aimable Poultier » (Compte-rendu de son Agamemnon dans le n° 19 et violent et long réquisitoire dans le n° 64), Duval, Lafayette, dit « le petit Washington français ».

Contexte politique immédiat

La fin du Directoire

Censure

Le coup d’état du 18 fructidor et ses conséquences pour la presse royaliste, sonne l’arrêt de la première série du Thé. D’autant que son imprimerie est soupçonnée d’avoir imprimé des libelles anti-directoriaux. 

Cote(s)

BnF : LC2-948-49-50 (incomplet), BHVP : 105348 (n° 1 et 3)

 

Articles remarquables :

- Pour le jour de Pâques, pastiche du Livre d’Isaïe sur le cours furieux de la Révolution : n° 5, p. 17.

- « Revue du trou d’enfer », sur l’état des finances et la Constitution, sur un mode ironique : n° 17, p. 66-68.

- « Testament de très-haute et très-puissante Dame Barthélémy Vendémiaire » : sur l’échec des journées insurrectionnelles de Vendémiaire : n° 18, p. 70-71.

- Discussions sur le timbre des journaux : n° 21, p. 81.

- Sur le décret du 8 avril 1792 qui avait fermé les frontières du pays : n° 24, p. 94.

- Ouverture du Lycée du Cercle de l’Harmonie, avec le discours inaugural de M. de La Harpe : n° 25, p. 99. Dans le n° 30, détail des cours et noms des professeurs. Idem dans le n° 43, p. 163-164.

- « Les adieux de Louvet » : après le départ de Louvet du Conseil des Cinq-Cents, faux testament sous forme de billets piquants envoyés à Barras, Rewbel, Lareveillère-Lepaux, Letourneur, Merlin, Truguet [ministre de la Marine], Mailhe, Fréron (« charmant renégat »), Lamarque : n° 29, p. 114-116. Sur le même Louvet et sa nomination comme consul à Naples (« ambassadeur en miniature ») : n° 36, p. 144.

- « Les monuments » : où placer les statues des héros de la Révolution et de la République, en aimable satire : n° 41, p. 162-163.

- Sur la guerre des calendriers : « Dialogue entre le dimanche et la décade » : n° 45, p. 178-179.

- « Les chapeaux cirés » au temps de la guillotine : n° 47, p. 187.

- Pour le Journal-Général de France, le Directoire est « un trône à cinq places » : cité par d’A…  dans le n° 50, p. 197.

- Sur la prohibition faite aux comédiens d’utiliser le terme de « Monsieur » sur leurs affiches : n° 50, p. 200.

- Mise en scène burlesque d’un nouveau Directeur (Barthélémy) : n° 53, p. 2010-211.

- La disgrâce des Comédiens-Italiens : n° 57, p. 227.

- « Inauguration du portrait, en pied, de M. Letourneur » : n° 65, p. 258-259.

- « Le libera des dix-huit » sous la forme de l’anaphore « Délivrez-nous… » : n° 72, p. 286-287.

- « De l’esclavage et de l’affranchissement des nègres » : n° 85, p. 338-340.

- Un truculent bestiaire politique : n° 95, p. 378-379.

- Passion des listes insolentes : « Fausses couches » : n° 116, p. 462-463. Extraits : « La révolution… fausse couche des états-généraux / Necker… fausse couche de Colbert / L’abbé Sieyes… fausse couche de Mably / Mirabeau… fausse couche des Jacobins / Robespierre… fausse couche de Cromwell, / etc. ».

- « Bouts rimés, barbes, chevelures, collets noirs » : n° 125, p. 498-499.

- « Aérostat » : échec d’une descente en parachute de Garnerin devant dix mille personnes au Jardin Biron : n° 132, p. 527-528.

- « De la satyre politique », n° II (de la reparution en 1799), p. 2-3 et n° III, p.2-3.

- « Relevé des journalistes décapités, assassinés ou proscrits depuis le 14 juillet 1789 » : n° XI (de la reparution en 1799), p. 2.