Tableau général du goût, des modes et costumes de Paris (1798-1799)
Type |
Périodique de mode, de culture et de vie parisienne |
Aire géographique |
France |
Année début |
1798 |
Année fin |
1799 |
Dates extrêmes |
1er vendémiaire an VII- 11e pluviôse an VII |
Titre |
|
Suite du Titre |
Par une société d'artistes et gens de lettres. COSTUMES DE L’AN VII |
Poursuivi par… |
La Correspondance des dames, ou Journal des modes et des spectacles de Paris de J. J. Lucet (mars - juillet 1799), puis l’Arlequin (août-octobre 1799). |
Épigraphe(s)… |
« N’avoir qu’un goût, c’est peu de chose : / Beaux-Arts, je vous invoque tous » Voltaire |
Prospectus |
Sans, mais un « Avis aux abonnés » précise : « Les éditeurs préviennent leurs abonnés qu’ils ont pris des mesures convenables pour donner à cette feuille tout l’intérêt dont elle est susceptible. Beaucoup de variétés, l’analyse des ouvrages nouveaux et des pièces de théâtre, le choix le plus sévère des poésies fugitives, et en général l’insertion de tout ce qui pourra piquer la curiosité, plaire et instruire, tout tendra à remplir le désir que plusieurs de nos souscripteurs ont exprimé. » N° 1, p. 308. |
Périodicité |
Deux fois par décade, le 1er et le 16 du mois. |
Collection étudiée |
Tome I |
Pagination |
Continue |
Nombre de pages du numéro |
32 |
Format |
In-16 |
Lieu d’édition |
Paris |
Editeur(s) |
Théophile-Étienne Gide |
Imprimeur(s) |
Jean Gratiot [et compagnie], également imprimeur du Journal des défenseurs de la patrie et du gouvernemental Le Rédacteur. |
Illustrations |
Deux gravures coloriées par livraison de Laurent Guyot (1756-18..). Elles sont suivies d’une description précise du modèle présenté, habits, coiffures et accessoires, etc. : N° 1, planche 1 : « Deux femmes vêtues à la romaine, Tresses relevées à la grecque, tuniques sans manches, souliers jaunes ». Planche II : « Jeune personne en costume du matin ». N° 2, planche 3 : « Jeune femme à la promenade, perruque blonde à la Nayade ». Planche 4 : « Berline ». N° 3, planche 5 : « Coiffure à la Persane ». Planche 6 : « Coiffure à la Polonaise ». N° 4, planche 7 : « Jeune femme pinçant de la guitare, perruque avec chignon relevé à la grecque ». Planche 8 : « Jeune homme lisant la feuille des spectacles, chapeau rond, cheveux à la Titus ». N° 5, planche 9 : « Jeune femme jouant avec son enfant sur les gazons des Champs-Elysées ». Planche10 : « Jeune personne allant au Musée étudier la peinture ». N° 6, planche 11 : « Costume français, coiffure au ballon ». Planche 12 : « Costume français imité de l’antique, coiffure à l’Égyptienne ». N° 7, planche 13 : « Couple amoureux à la promenade ». Planche 14 : « Voiture à flèche ». N° 8, planche 15 : « Jeune élégante ». Planche 16 : « Recueil de chapeaux ». N° 9, planche 17 : « Chapeau de velours, palatine de peau de renard… ». Planche 18 : « Chapeau à la Cypris ». N° 10, planche 19 : « Jeune femme en costume d’hiver ». Planche 20 : « Vases et plateaux pour la table ». |
Souscription / prix au numéro |
Sur souscription uniquement |
Auteur(s) |
Francesco Bonafide (17..-18..) |
Contenu (rubriques) |
Beaux-Arts (cette rubrique ouvre presque toujours les livraisons), mode (description de toilettes avec souvent un aperçu historique), poésie, théâtre, poèmes (en particulier B. Mendouze, N°2, 6), anecdotes sur la vie mondaine, réflexions gastronomiques, nécrologie, épigrammes, énigmes, charades, séances de l’Institut, instruction publique. Quelques extraits d’ouvrages (cf. N° 5, L’Éventail de Charles Millon). Plusieurs annonces d’ouvrages, en particulier ceux distribués par le libraire de Bonafide, Théophile-Étienne Gide. |
Formes du discours |
Descriptif, historique, poésies de divertissement. Le ton alterne entre le sérieux et le léger avec de nombreuses références littéraires et mythologiques. |
Orientation politique |
Pas de véritable orientation politique mais un souci affirmé de s’opposer aux excès du luxe et de l’extravagance tout en conservant une forme de frivolité : « Ayons un esprit public et les modes ne seront jamais en opposition aux lois, aux bonnes mœurs, aux vertus, au bonheur du corps social. » N°1, p. 13. |
Mentions d’autres journaux |
Soirées littéraires : N° 1, p. 29 ; La Décade philosophique, N° 2, p. 53 ; Le courrier des spectacles, N° 9, p. 252 |
Personnages cités favorablement |
Voltaire et Diderot sont des références. |
Cote(s) |
BnF RES 8-LC14-159 |
Articles remarquables |
Le chemin des plaisirs au temps du Directoire : « … dans un même jour déjeuner au café Hardy, assister à la toilette d’une belle, spéculer à la bourse, agioter au jardin Égalité, se montrer à l’Opéra-comique, parcourir Bagatelle, prendre des glaces à Frascati, faire de l’esprit au thé d’Aspasie, walscer (sic.) au Ranelagh et terminer la journée pour perdre son argent au tripot ? » N° 1, p. 9. Dénonciation de l’anglomanie : « La majeure partie des gens riches se plait maintenant dans l’imitation servile des modes souvent fantasques d’une nation ennemie et rivale ; et cela au détriment de l’industrie et du commerce du pays. Mais que peut l’amour du pays contre la mode ! Ici comme ailleurs, son empire s’exerce contre l’intérêt national, et les belles habitantes de Londres ne sont pas exemptes de reproche : « Il est de bon ton, dit un journaliste, parmi les femmes, de porter au lieu de gants de peau anglais, des gants de peau français […] » N° 1, p. 12. Également, sur les thés, N° 9, p. 230. Les fêtes d’hiver : « Choisissez, jeune Ariste, les différents programmes qui circulent dans Paris pour annoncer l’ouverture des fêtes d’hiver du Pavillon l’Échiquier, de la Maison d’Orsay, du cercle de l’Harmonie, de l’Hermitage, de Ruggiery…[…] Ceux de Merci, de Thélusson, et de Marboeuf, seuls méritent de fixer votre attention. Choisissez : tous les trois vous promettent une société brillante et choisie, des appartements supérieurement décorés, beaucoup de lumière, des plaisirs variés à l’infini… » N° 1, p. 66. Une devise : « L’instant présent, et chacun pour soi, voilà les deux devises du siècle ; elles rentrent l’une dans l’autre. L’avenir, et vivre dans autrui, voilà celle que je voudrais adopter. » N° 2, p. 50. Philosophie : « Le temps est comme l’espace ; on ne le mesure que par les objets qui le remplissent. » N° 2, p. 52 Critique du goût de l’époque, et réflexion sur la réorganisation du théâtre parisien sous le Directoire : « Qu’aurait dit Voltaire, s’il avait vu l’empressement des Parisiens à assister en foule depuis quelques années aux représentations de C’est le diable, du Moine, de Madame Angot, de Jocrisse, de Cadet-Roussel, des Tentations de Saint-Antoine, à toutes ces extravagances dramatiques, sans en excepter les drames musico-comico larmoyants de l’Opéra-Comique, pendant que le premier théâtre de l’Europe est délaissé et désert, lors même que Contat, Molé, Fleury, Dazincourt, Talma, reproduisent avec toute la supériorité de leur talent les chefs-d’œuvre de la grande scène française. » N° 4, p. 96. |