L’Accusateur public (1795-1798)
Type : journal d’information et de réflexion politique. Hatin pense qu’il s’agit d’avantage d’un pamphlet que d’un journal.
Aire géographique : Paris
Année début : 1795
Année fin : 1798
Titre : L’Accusateur public
Fondateur : Jean-Thomas-Elisabeth Richer de Sérisy (1759-1803), le « Suleau de la réaction thermidorienne » d’après Hatin. Il signe toutes les livraisons (« RICHER-SERISY »), sauf les livraisons 9, 10 et 11. À partir de la livraison 14, la signature est manuscrite et non typographique. Elle figure sur la page 99 de la livraison 35 (qui en contient 115) ; laquelle ne serait pas de R. S., mais une contrefaçon (voir la Note de l’Éditeur de cette livraison).
Épigraphes :
N° 1 : Accusatores multos (at non delatores) in civitate esse necesse est. Cicéron.
N° 2 : Parturient montes, nascetur ridiculus mus. La montagne, en travail, enfante une souris.
N° 3 : Incedo per ignes, Suppositos cineri doloso.
N° 4 : In quâ nullus esset ordinum, nullus apertus privatorum dolor : bonorum autem esset aliquis, sed hebes ut solet : et, ut ipse sensissem, multitudo et infimus quisque propensus in alteram partem multi mutationis rerum cupidi. Cic. [Je voyais qu’aucun ordre de l’État ne paraissait sensible aux malheurs de la Patrie ; que les particuliers ne témoignent aucune douleur, et que celle d’un petit nombre de bons Citoyens était une douleur sans action et sans effet, comme il arrive ordinairement ; que la multitude et tous les gens obscurs penchaient toujours du côté du plus fort, et ne cherchaient que le changement et la nouveauté.]
N° 5 : Venite et cogitemus adversùs eum cogitationes, percutiamus cum linguâ, et neque attendamus universos sermones ejus. [Venez, venez, faisons contre lui de secrètes menées, frappons-le de notre langue, et ne souffrons pas qu’on écoute tous ses beaux discours. Jér. VI. Trad. De Roederer.]
Nos 6, 7 et 8 : Ista secta Tuberones et Favonios genuit. Ut imperium evertant, libertatem preserunt ; si perverserint, libertatem aggredinetur. Tac. Annal. 16. [Cette secte philosophique enfanta les Tuberons et les Favonius : pour renverser l’empire, ils se firent les apôtres de la liberté ; et l’empire détruit, ils attaquèrent la liberté.]
Nos 9, 10 et 11 : J’ai vu mes tristes journées, Décliner vers leur penchant ; Au midi de mes années, Je touchais à mon couchant. [Jean-Baptiste] Rousseau.
N° 12 : Pedes habent, et non ambulant. Ps. Dav.
Nos 14 et 15 : Il défendit à son fils de se mêler des affaires du gouvernement ; « Car, dit-il, de s’en mêler d’une manière digne de Caton, c’est ce que les affaires ne permettent plus, et de le faire autrement, ce serait une honte et une indignité horrible. » Plutarque, vie de Caton.
N° 16 : Vaticinare de ossibus istis, et spiritum non habebant. Ezéch. J’ai voulu animer des ossements arides, et ils tombèrent en poussière.
Nos 17 et 18 : pas d’épigraphe.
Nos 19 et 20 : Terra malos nunc educat atque pusillos ; Ergo Deus quicumque adspexit, ridet et odit. Juvénal.
N° 21 : Expecto donec veniat immutatio mea. Job
N° 22 : Vos autem, patres conscripti, quousque cunctando Rempublicam intutam patiemini, et verbis arma tentabitis ? Delectus advorsum vos habiti pecunice publiece, et privatim extorte, ex lubidine leges imperantur quum interim vos legatos et decreta paratis. Salluste. [Et vous, législateurs, jusqu’à quand laisserez-vous, par votre faiblesse, la République en péril ? et n’opposerez-vous aux poignards que des périodes ? On a levé des bandes de brigands contre vous ; on a extorqué de l’argent du public et des particuliers, et cependant vous vous en tenez à des messages et des décrets.]
Nos 23 et 24 : Quae lex privatis hominibus esse lex non videbatur, inusta per servos, incisa pervim, imposita per latrocinium, pulsis è foro bonis omnibus, captâ Republicâ contrà omnes leges, nullo scripta more ; hanc qui se metuere dicerent, hos senatores, non dicam animi hominum, sed fasti ulli ferre possunt ? Cicéron. [Cette loi n’en paraissait pas une même aux simples citoyens, puisqu’elle avait été imprimée, pour ainsi dire, avec un fer chaud, par des esclaves, gravée par violence, imposée par brigandage, après l’explusion des gens de bien hors de la place, l’esclavage de la république, contre toutes les lois. Les sénateurs qui disent respecter une pareille pièce, peuvent-ils être soufferts, je ne dis pas dans l’esprit des hommes, mais dans les fastes de la République ?]
Nos 25, 26 et 27 : En vérité la tourbe des politiques vulgaires est bien la plus basse portion de notre espèce ! le gouvernement n’est dans leurs mains, que le trafic le plus vil et le plus mécanique. Burke.
N° 28 : Itaque verborum satis dictum est, neque enim ignorantia res claudit. Verùm occupavit vos nescio quoe torpedo qui neque gloriâ movemini neque flagitio, cunctaque praesenti ignavia mutavistis ; abunde libertatem rati, quia tergis abstinetur. Salluste. [C’est assez de mes écrits précédents. Ce n’est point l’ignorance qui fait obstacle ; c’est que vous êtes dans je ne sais quel état de stupeur qui vous rend également insensible à la gloire et à la honte, et qui vous a fait sacrifier tout à l’indolence où vous croupissez, persuadés que vous êtes bien libres, dès qu’on épargne vos épaules. Salluste.]
Nos 29 et 30 : Partout le pouvoir exécutif tend fortement et constamment à subjuguer et anéantir la puissance législative, et y parvient tôt ou tard. [Jean-Jacques] Rousseau.
N° 31 : Quippè si, morbo jam aut fato, huic Imperio secùs accidat ; cui dubium est quin per orbem terrarum vastitas, bella, cædes oriantur. Salluste.
N° 32 : Et nunc Reges intelligite : Erudimini qui judicatis terram. Ps. 11. VI.
Nos 33 et 34 : Neque jam quid existimetis de illo, sed quantum vos audeatis vereor : ne alius alium principem expectantes ante capiamini non opibus ejus quae futiles et corruptae sunt, sed vestra socordia quam captum ire licet et quam audeat tam videri felicem. Sallust. [Je ne suis plus inquiet de ce que vous pensez de lui, mais de ce que vous oserez ; je crains que pendant que vous compterez les uns sur les autres pour commencer, vous ne soyez surpris, non par ses forces qui sont peu considérables et affaiblis, mais par votre propre négligence ; car il lui est aisé d’en profiter, et de paraître aussi heureux qu’il est audacieux. Salluste.]
N° 35 : Qu’on le mette aux fers ? Que dis-tu, tyran ? Est-ce moi que tu menaces de mettre aux fers ? Je t’en défie. Ce sont mes jambes que tu y mettras ; mais pour ma volonté, elle sera libre. Je vais tout à l’heure te faire couper la tête. Quand t’ai-je dit que ma tête avait seule ce privilège de ne pouvoir être coupée ? Épictète.
Ce numéro est suivi de « Richer-Serisy au Directoire », dont l’épigraphe est : « Quelle société, grand Dieu ! que cet assemblage monstrueux de tyrans et d’esclaves, de lâches et de furieux, de bourreaux et de victimes ; où des lois barbares enchaînent l’univers ; où tous les droits de l’humanité sont anéantis ; où le crime, levant son front audacieux, tient la vérité enchaînée à son char de triomphe ; où il ne reste à l’homme vertueux d’autre bien à espérer que le bonheur et la gloire d’en être séparé. Rousseau. »
Prospectus : Le premier numéro sert de prospectus, et se compose de 22 pages. En voici un extrait : « Je suis libre enfin : après avoir vu pendant une année la hache des bourreaux attachée à un cheveu et suspendue sur ma tête, j’attendais naïvement que la révolution du 10 Thermidor me tirât de la fosse aux lions, et échangeât contre une couronne civique la palme du martyre que j’allais cueillir : je me trompais ; je venais d’échapper aux assassins pour tomber entre les mains des voleurs, et il se formait contre la liberté d’un homme de bien, dont on redoutait la surveillance et le courage, une conjuration de tous les crimes et de tous les vices réunis. »
Discours éditorial :
Nos 29-34. « Avis important de l’Éditeur. J’avais toléré la multitude des contrefacteurs, par mon silence et mon dédain à les réprimer ; tant que ces honnêtes gens sont restés dans un nombre circonscrit, je n’étais pas fâché que quelques pauvres diables vécussent à mes dépens ; le vol qu’ils faisaient à ma bourse servait du moins la réputation de l’auteur, et propageait sa bonne morale. N’importe de quel bras Dieu daigne se servir. Mais aujourd’hui qu’ils se multiplient comme les sauterelles de l’Égypte, et qu’il me paraît démontré que ce n’est pas la main de Dieu, mais celle des fripons (pis encore) qui tronquent et dénaturent à dessein ses écrits, et qu’ils finiraient par nous priver de cet auream mediocritatem d’Horace, c’est-à-dire la portion congrue et la légitime due au travail ; j’ai jugé convenable de place dorénavant une gravure en tête de chaque numéro. Je trouve en cela deux avantages, celui de déjouer les coquins, et par l’intérêt de cette gravure, ses allégories, toujours relatives aux événements, de donner un auxiliaire à l’auteur. Il gravera ce qu’il n’aura pu écrire, parlera à l’œil s’il ne se peut faire entendre au cœur. »
N° 35, an VII, 1er frimaire. « Note de l’Éditeur. Un hasard heureux, après mille obstacles, a fait tomber entre nos mains cet écrit composé depuis huit mois ; les circonstances où nous sommes nous font un devoir de le publier. Ce même devoir, et l’impossibilité de retrouver l’auteur pour faire des corrections nécessaires à son ouvrage, nous obligent de le donner dans la plus scrupuleuse exactitude, sans oser y faire ni retranchement, ni additions. Le public y trouvera parfois quelques faits surannés, quelques réflexions qui ne sont plus de saison par le temps qui court ; mais il y trouvera souvent des beautés de sentiment, de tous les temps et de tous les lieux ; il y trouvera cette noble franchise, cet ardent civisme, cette brûlante et mâle éloquence qui toujours a distingué la plume de cet écrivain infortuné. Au moment où nous donnons cet ouvrage à l’impression, nous apprenons qu’il paraît un numéro de l’Accusateur Public, sous le nom de Richer-Serisy, et dont le sujet est une Vision copiée de l’Apocalypse ; nous pouvons certifier que cet écrit n’est point de Richer-Serisy ; il est plus facile de contrefaire sa signature, que d’imiter son style ; il suffirait même des réflexions déplacés que l’anonyme se permet, (page 29), pour démontrer la fausseté d’un pareil écrit ; il est plaisant, en effet, de voir un auteur anonyme, qui, voulant répandre son ouvrage, ne trouve pas de nom fait pour lui donner plus de croyance et de publicité, que le nom de Richer-Serisy ; refuser cependant à ce martyr continuel de la révolution, ce que n’ont pu lui disputer jusqu’à ce moment les factions ennemies, je veux dire le funeste honneur d’avoir toujours été inébranlable dans ses principes. Sciption ne répondit aux reproches que l’ingratitude dirigeait contre lui, que par ces paroles célèbres : Allons au capitole remercier les dieux, etc. …. Ah ! si Richer-Serisy n’a pu sauver sa patrie et son roi, quel est le français assez vil pour dédaigner, pour méconnaître un moment les continuels efforts qu’il fit pour y parvenir ? »
Périodicité annoncée : en note de bas de page, à la dernière page de son prospectus, Richer-Serisy annonce que « Le Rédacteur ne voulant point avilir les nobles fonctions de l’Historien en celles du cocher de diligence, qui, pleine ou non, roule sa voiture au jour et à l’heure indiquée, ne s’astreindra pas à un travail périodique et obligé : les seuls Abonnés recevront, dans le cours de l’année, vingt-quatre Numéros, plus ou moins longs, selon l’importance des matières et la liberté de la presse. »
Périodicité réelle : les dates de parution figurent uniquement sur les livraisons XXXI : « Jeudi 22 juin 1797, 4 Messidor.) » ; XXXII : « Lundi 10 juillet 1797, (22 Messidor.) » ; XXXIII-XXXIV : « Lundi 7 août 1797, (20 Thermidor.) »
« Avis. […] Le Numéro XIII ne paraît point encore », mention à la dernière page des livraisons XIV-XXXIV. Il est possible que ce numéro ne soit jamais paru.
Le supplément qui suit la livraison XXXV, mentionne uniquement : « Rouen. L’an VI. Floréal. » (c’est-à-dire avril-mai 1798).
Bimensuel à partir du n° 23. N° 23 et 24, dernière page : « Avertissement. L’abonnement de ce Journal qui paraîtra désormais de quinzaine en quinzaine, est de … »
Interruption après le n° 24. Nos 25-27, 1re page : « Que mes souscripteurs approuvent le long silence que j’ai dû garder ces deux mois ; ma santé chancelante encore, et le spectacle vraiment imposant de deux nations arbitres des destinées de l’Europe, qui venaient après une guerre sanglante, pour se donner la paix, m’obligeaient à cette prudente retenue. »
Collection étudiée : l’ensemble des livraisons numérisées disponibles (N° 1 – 35 ; manque n° 13).
Pagination : par numéro.
Nombre de pages du numéro : N° 1 : 22 p. ; N° 2 : 40 p. ; N° 3 : 40 p.; N° 4 : 40 p. ; N° 5 : 32 p.; Nos 6, 7 et 8 : 96 p. ; Nos 9, 10 et 11 : 92 p. (Un Supplément figure à la dernière page, pas de signature.) ; N° 12 : 24 p. ; Nos 14 et 15 : 64 p. ; N° 16 : 40 p. ; Nos 17 et 18 : 72 p. ; Nos 19 et 20 : 72 p. ; N° 21 : 48 p. ; N° 22 : 34 p. ; Nos 23 et 24 : 64 p. ; Nos 25, 26 et 27 : 94 p. ; N° 28 : 55 p. ; Nos 29 et 30 : 69 p. ; N° 31 : 37 p. ; N° 32 : 37 p. ; Nos 33 et 34 : 69 p. ; N° 35. 115 p., signé à la page 99. Suivi de « RICHER-SERISY AU DIRECTOIRE », 48 p., la signature manuscrite de Richer-Serisy figure à la fin de ce supplément.
Lieu d’édition : Paris
Imprimeur : N° 1-8 et 12-15 : « On s’abonne à Paris, chez Migneret, Imprimeur, rue Jacob, F. G., n° 1186 ; et dans les Départements, chez les Libraires et Directeurs des postes. ». N° 17-28 : De l’imprimerie du Journal rue de Thionville, n° 44. N° 31-34 : De l’Imprimerie du journal, rue Jacob, n° 1186. N° 9-11, 29-30, 35 : pas de mention d’imprimerie.
Souscription : Le prix figure sur la 1re page, et les détails de l’abonnement et de la souscription sur la dernière page de la livraison.
N° 1-5 : 1re page : « Prix de chaque Cahier, quarante sous. » Dernière page : « Le prix de l’abonnement est de soixante livres pour vingt-quatre numéros, et de Trente-six livres pour douze. Les lettres non affranchies ne seront point retirées, ou resteront au rebut, si on n’a eu le soin de les affranchir, ainsi que le port du prix de l’abonnement. Nous invitons nos souscripteurs à écrire et exprimer leurs adresses de la manière la mieux caractérisée. On paiera cinq livres pour les changements de domicile. »
Nos 6-11 : pas de mention de prix sur la 1re page ; mêmes détails de souscription que les livraisons précédentes sur la dernière page.
N° 12 : pas de mention de prix sur la 1re page. Les détails de souscription changent sur la dernière page : « Le prix de l’abonnement augmente avec la hausse progressive des matières premières, et ce Journal est dans ce moment au-dessous de toutes les valeurs. Le prix de l’abonnement sera donc à l’avenir de quatre-vingt-dix livres pour vingt-quatre numéros, et de cinquante livres pour douze. Ceux dont l’abonnement expirera au douzième numéro, sont priés de vouloir bien le renouveler, s’ils ne veulent point éprouver de retard. Les lettres non affranchies ne seront point retirées, ou resteront au rebut, si on n’a eu le soin de les affranchir, ainsi que le port du prix de l’abonnement. Nous invitons nos souscripteurs à écrire et exprimer leurs adresses de la manière la mieux caractérisée. On paiera cinq livres pour les changements de domicile. »
Nos 14-15 : pas de mention de prix sur la 1re page. Dernière page : « AVIS. N’étant plus possible de déterminer pour ce Journal un prix en assignats, qui puisse concilier l’intérêt des Souscripteurs avec celui des Éditeurs, à moins que de l’établir au cours de l’argent ; nous prévenons qu’à dater de ce Numéro, le prix de la souscription pour Douze, rendus francs de port, sera invariablement de Douze livres argent, ou l’équivalent en assignats au cours. On s’abonne, à Paris, chez Migneret, Imprimeur, rue Jacob, N° 1186, et dans les Départements, chez Libraires et Directeurs des postes. On voudra bien affranchir, tant le port des lettres que de l’envoi du prix de l’abonnement. »
N° 16 : pas de mention de prix sur la 1re page. À la même mention de souscription que la livraison précédente sur la dernière page, s’ajoute une demande formulée par l’auteur : « Les brigandages de la librairie et la multitude de contrefaçons obligent l’Auteur à prier les Abonnés de vouloir bien exiger au bureau une quittance au nom seul de l’Auteur : c’est le moyen que la délicatesse lui fournit pour éviter, à l’avenir, les reproches qu’on pourrait lui faire. »
Nos 17-18 : mention de prix sur la 1re page : « Prix, 2 liv. » Aux détails d’abonnement de la livraison précédente, s’ajoutent deux précisions : « On s’abonne chez le citoyen Migneret l’aîné, seul distributeur de la collection originale, rue du Colombier, fauxbourg Saint-Germain, n°. 3. On souscrit aussi à Bruxelles, chez Lecharlier, libraire. »
Nos 19 et 20 : 1re page : « Prix, 1 l. 10 s. » Dernière page : « Avis important. Les brigandages de la librairie et la multitude de contrefaçon de cet ouvrage, contraignent l’Auteur à prier les Abonnés de vouloir bien exiger au bureau une quittance en son nom ; le premier envoi appartenant à la souscription contiendra la quittance. L’abonnement de cet ouvrage est invariablement fixé à 24 francs pour vingt-quatre numéros qui paraîtront dans l’année, et de quinzaine en quinzaine. On voudra bien affranchir, tant le port des lettres que l’envoi du prix de l’Abonnement. On s’abonne chez le citoyen Migneret l’aîné, seul distributeur de la collection originale, rue du Colombier, fauxbourg Saint-Germain, n°. 3. Les personnes dont l’abonnement expire au dix-neuvième numéro, sont invitées à ne point différer leur réabonnement, si elles veulent ne point éprouver de retard. On souscrit aussi à Bruxelles, chez Lecharlier, libraire. »
N° 21 : 1re page : « prix, 15 s. pour Paris, et 1 l. franc de port dans les départements. » Dernière page : même mention que la livraison précédente.
N° 22 : « prix, 15 s. pour Paris, et 1 l. franc de port dans les départements. » Dernière page : même mention que la livraison précédente (sans le 1e paragraphe : Les brigandages …).
Nos 23 et 24 : 1re page : « Prix, 1 l. 10 s. pour Paris, et 2 l. franc de port dans les départements. » Dernière page : « Avertissement. L’abonnement de ce Journal qui paraîtra désormais de quinzaine en quinzaine, est de douze liv. pour douze numéros, et de vingt-quatre liv. pour vingt-quatre, rendus francs de port. Le bureau central pour l’abonnement et ce que l’on voudra faire parvenir à l’auteur, est à Paris chez Migneret l’aîné, rue du Colombier, n°. 3, fauxbourg Saint-Germain. On pourra s’adresser pareillement, pour se faire abonner et se procurer tant l’édition que la collection originale (1) (note de bas de page : Elle se distingue des contrefaites, par la griffe tenant lieu de la signature de l’auteur, qui se trouve à la fin de chaque numéro, depuis le 14e), à Bâles en Suisse, à l’expédition des gazettes du louable office des postes. À Genève, au citoyen Molles, directeur de la poste aux lettres. À Bruxelles, au citoyen le Charlier, libraire. Et en général à un libraire ou directeur des postes de sa résidence. Comme l’abonnement de ce Journal est pour un nombre de numéros et non de mois, on invite les personnes qui voudront s’abonner, à déterminer le numéro par lequel elles doivent commencer. Celles dont l’abonnement expire au 25e. numéro, sont invitées à se faire réinscrire, si elles veulent recevoir le numéro suivant au moment de sa publicité. Les lettres non affranchies ne seront point retirées. »
Nos 25, 26 et 27 : 1re page : « Prix, 2 l. 5 s. pour Paris, et 3 l. franc de port, dans les départements. » Dernière page : de nouveaux endroits d’abonnement s’ajoutent à la mention précédente : « […] À Bruxelles, aux citoyens le Charlier, libraire, et Morneweck, au bureau de l’impartial Européen. À Lausanne, au bureau du Journal littéraire de cette ville. À Rouen, au bureau de l’Observateur de l’Europe, par le citoyen Robert, homme de loi, rue de l’École, n°. 20. Les personnes dont l’abonnement est expiré au 25e. numéro, sont invitées à se faire réinscrire, si elles veulent recevoir les numéros suivants au moment de leur publicité. »
N° 28 : 1re page : « Prix 1 l. 5. S. pour Paris, et 1. 10 s., franc de port, dans les départements. » Dernière page : d’autres lieux d’abonnement s’ajoutent à l’Avertissement : « […] A Bruxelles, aux citoyens Le Charlier, libraire, et Morneweck, au bureau de l’impartial Européen. A Lausanne, au bureau du Journal littéraire de cette ville. A Rouen, au bureau de l’Observateur de l’Europe, par le citoyen Robert, homme de loi, rue de l’École, n°. 20. Les personnes dont l’abonnement est expiré au 25e. numéro, sont invitées à se faire réinscrire, si elles veulent recevoir les numéros suivants au moment de leur publicité. »
Nos 29 et 30 : 1re page : « Prix, 2 livres. » Dernière page : de nouveaux endroits d’abonnement s’ajoutent à la mention précédente : « […] A Tournai, chez J. Blanquart, libraire près les petites boucheries. Et en général à un libraire ou directeur de poste de sa résidence. On invite les personnes qui voudront s’abonner, à déterminer le numéro par lequel elles désirent faire commencer leur abonnement, et celles dont l’abonnement expire au N°. XXX, à renouveler leur souscription, si elles veulent recevoir les numéros qui suivront au moment de leur publicité. On voudra bien affranchir tant le port des lettres que de l’envoi du prix de l’abonnement. »
N° 31 et 32 : 1re page : « Prix, 1 liv. » Dernière page : même mention que la livraison précédente.
Nos 33 et 34 : 1re page : « Prix, 2 livres. » Dernière page : même mention que la livraison précédente.
N° 35 : 1re page : « Prix, 6 francs. » Dernière page : pas de mention du prix.
Richer-Serisy au Directoire : 1re page : « Prix, 3 livres. » Dernière page : pas de mention du prix.
Contenu annoncé :
Prospectus : Ce Journal divisé en trois sections, offrira dans la première le tableau exact et raisonné des décrets : la boussole des droits de l’homme à la main, et certain de ne point m’égarer avec un tel guide, je pénétrerai dans la Diète auguste […]. La seconde section, divisée en deux colonnes, signalera sur le Nigrum, les Anicetes, les Tigellins, les Locustes de la révolution […] L’on me verra constamment opposer à la censure du crime, l’apologie de la vertu […]. Je me hâte de venir respirer dans la troisième section qui, sous le titre de variétés, enclavera toutes les folies de l’univers ; là, le lecteur, au sortir de la caverne, trouvera quelque paysage, quelques sites riants ; et si l’alliance du plaisant à l’odieux peut être compatible, je répandrai sur la page quelque teinte de gaîté.
Contenu réel : Convention nationale. Variétés. Nouvelles. Album|Nigrum. Administration. Anecdote. Comité de sûreté générale. Liberté de la presse. Finances. Errata. Littérature. Annonces. Correspondance intérieure.
Titres occasionnels :
Au Rédacteur de l’Accusateur public. Pétition de l’Amour à la Convention. Avis à un Anonyme. Bienfaisance. Affaire de Chaudot. Avis au Peuple. Rentiers. Réponse au Citoyen Galetty, Rédacteur du Journal des Loix, par le Citoye, Richer-Serisy, Rédacteur de l’Accusateur public. Comité de sûreté générale, ou Liberté de la presse. Beaux-Arts. Vision d’Ézéchiel. Livres nouveaux. Trait de vertu. Assemblées primaires. À mes juges. Réquisition. Consultation. Calomnie. Au Public. Les Portraits. Actes d’accusation contre Richer-Serisy, Extrait des minutes du greffe du tribunal criminel. Des Journalistes. Nécrologie. L’Église. Sciences et Arts. Correspondance extérieure.
Formes du discours :
Réflexion politique ; sur la France, mais également sur l’étranger : ex, « Quelques réflexions préliminaires sur la situation de l’Italie. »
Réflexion historique : ex, « Pièces pour servir à l’histoire » ; en plusieurs parties avec un nouveau titre pour chacune.
Comptes rendus et morceaux littéraires : nouvelles parutions, poésie, dialogues.
Réflexion sociale et socio-politique : ex, « Réflexions sur le Divorce », en trois parties.
Réflexion politico-littéraire : ex, « Littérature et politique. Il faut joindre ces deux titres toutes les fois qu’on voudra présenter l’analyse des ouvrages d’Edmond Burke. »
Réflexion économique : ex, « Réflexions sur les transactions particulières faites en papier-monnaie. »
Orientation politique : royaliste.
Mention d’autres journaux : Abréviateur universel, XVII, p. 93
Bibliographie :
Beffroy, Dictionnaire néologique des hommes et des choses ou notice alphabétique des hommes de la Révolution ... Par le Cousin Jacques ; T. 1, Paris, Moutard, 1795, p. 24. – Deschiens, Collection de matériaux pour l’histoire de la Révolution de France ; Paris, Barrois l’aîné, 1829, p. 86. – Hatin, Histoire politique et littéraire de la presse en France ; T. 7, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1861, p. 299. – Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse périodique française ; Paris, Firmin Didot, 1866, p. 243-244. – Luzzatto sergio, L’automne de la Révolution : luttes et cultures politiques dans la France thermidorienne ; préface de Bronislaw Baczko ; traduit de l’italien par Simone Carpentari Messina, Paris, Champion, 2001, p. 114-115. – Popkin Jeremy D., Enlightened Reaction: The French Rightwing Press Under the First Republic, 1792 to 1800; University of California, Berkeley, 1977, p. 33. – Biographie moderne, ou Dictionnaire biographique de tous les hommes morts et vivants, second édition, T. 4, Leipzig, Paul-Jacques Besson, p. 164-165 (Biographie de Richer-Sérizy).
Gravures (à partir des numéros 29 et 30) : NOS 29 et 30 : Necker ; N° 31 : Le Congrès ; N° 32 : Le club de Salm ; N° 33 et 34 : Réponse à Boulay. Massacre des prêtres. Dans l’Église des Carmes.
Citation curieuse : Nos 14 et 15 : « Il en est de la littérature comme du corps humain, elle a aussi ses ordures. »
Article curieux :
N° 31 « Cérémonies. Le vulgaire a tellement l’habitude de prendre l’habit pour l’homme, qu’il faut dire un mot de cette pompe extérieure et de cet éclat emprunté qui environnent la maison du Luxembourg ; je l’appelle ainsi, car je ne connais d’autre palais que celui de la représentation nationale ; et il n’appartient pas à une autorité secondaire et essentiellement obéissante, de donner ce nom à sa fastueuse demeure. C’est encore une des inconséquences de la philosophie moderne, de s’être éloigné de ses institutions, de la simplicité de ses premiers maîtres, et de nous montrer le cynisme et la morale du sale Diogène en habit de pourpre. Si effectivement le gouvernement républicain n’est que la raison perfectionnée ; dès lors doivent en disparaître tous les prestiges et toutes les illusions qui peuvent frapper les sens. Il importe peu au sage que celui qui parle au nom de la loi, ait un habit brodé, ou une plume de perroquet ; mais ce qui lui importe, c’est de ne le point voir déroger à l’esprit de son institut, et s’attribuer insensiblement des honneurs qui peuvent en imposer à la plèbe, et saper lentement la liberté. […] Madame de la Reveillère accouche ; que le papa, dans sa joie, brûle deux ou trois pétards, rien de mieux ; mais que le canon l’annonce aux deux rives de la Seine indignée, rien de plus insolent. […] Ah ! si la République nouvelle a besoin, pour se soutenir, du spectacle de la magie des décorations ; s’il faut que le Directoire soit galonné comme un beau père de la cour de Louis XIV dans une comédie de Molière ; s’il nous faut, toujours enfants, imiter cette pompe asiatique et barbare qu’Athènes reprochait avec tant d’amertume au grand roi ; que les deux Conseils se couvrent du moins de l’habit simple et modeste du législateur ; que du moins aussi ils limitent, dans de justes mesures, ces honneurs qu’usurpe une autorité déjà si puissante ; ou bientôt dans ce grand procès de la vanité, nous allons voir reparaître au Directoire le tabouret, le pliant, la chaise à dos, le fauteuil à bras, la main droite, la main gauche ; demain les membres qui le composent se croiront plus que des citoyens, demain plus que des hommes, demain plus que des dieux. »