J89188

Pierre RétatLes Journaux de 1789. Bibliographie critique, Paris, Editions du CNRS, 1988, p. 263-265
mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteur


 

Numéro

188

Type

IG

Aire géographique

PRESSE PARISIENNE

Année début

1789

Année fin

1790

Titre

L’UNION/ OU, JOURNAL DE LA LIBERTE

Modification(s) du Titre

devenu, après une interruption, Journal de la liberté: Par les auteurs de l’Union (12 mai-29 août 1790).

Dates extrêmes

2 novembre 1789-19 avril 1790.

Prospectus

Prospectus d'une Gazette Françoise et Angloise, qui sera rédigée et imprimée à Paris, sur un plan absolument neuf, sous le titre [...], 2 pages in folio (230x356), texte anglais au verso, Imprimerie Veuve Delaguette, en tête de la collection Arsenal. Le texte est reproduit en entier dans le Journal de la librairie, n° 45 (7 nov.). Au début des collections AR et BN, un Avis des éditeurs, 2 pages in 4°, sans date (vers le 10 nov.), même imprimeur. Se trouve aussi dans le Journal de la librairie, n° 48 (28 nov.).

Périodicité annoncée

trihebdomadaire, (lundi, mercredi et vendredi).

Périodicité réelle

idem.

Collection en 1789

n° 1-25 (2 nov.-30 déc.).

Collection

n° 1-72 (2 nov. 1789-19 avr. 1790).

Pagination

par numéro (4 pages non paginées).

Dimensions

305x472 mm.

Nombre de pages du cahier

4 p. (imprimées en petit-romain sur 4 colonnes).

Format

in-f°.

Signatures

aucune.

Illustrations

titre remarquable, à la manière anglaise, en lettres pseudo-gothiques, avec des blasons de part et d’autres (décrits par Tourneux, n° 10357).

Editeur(s)

Le Boucher, Libraire. L’"entrepreneur" du journal est T. Marshall, marchand mercier (voir le Journal de la liberté, Par les auteurs de l’Union, n° I, BN 8° Lc2 277).

Imprimeur(s)

Veuve Delaguette.

Souscription

72 l./ an pour Paris, 84 l./ an pour la province, 3 guinées 1/ 2 pour Londres (Prospectus). 60 l./ an pour Paris, 67 l. 16 s./ an pour la province, 3 guinées pour Londres (Avis des éditeurs, annonçant l’abandon de la partie en Anglais du journal à partir du n° 5, 13 nov.; un remboursement est prévu), à Paris chez T. Marshall, au bâtiment de l’ancienne Comédie Française, et au Bureau, chez M. Le Boucher, Libraire. A Londres chez M. Schuber, vis-à-vis l’Hôtel de Grenier, en Jermin-Street. A partir du n° 5, le prix du numéro est indiqué sous le titre: 8 s. (comme annoncé dans L’Avis des éditeurs); cette vente au numéro est abandonnée à partir du 7 déc., pour "obvier aux inconvénients de la distribution inégale qui résulte du débit des feuilles" (Avis, n° 12, nov., p. 3).

Auteur(s)

voir dans Tourneux la discussion de l’attribution. La plus répandue, à Robespierre, vient des allégations fantaisistes et polémiques des Actes des Apôtres (n° V): voir G. Rouanet, "Robespierre et le journal L’Union” (Annales révolutionnaires, t. 9, 1917, p. 145-165).

Contenu annoncé

"Resserrer les liens de l’union entre les amis de la liberté en France, en Angleterre et partout dans le monde". Faits authentiques; "mouvements des puissances étrangères en tant qu’elles paroîtront propres à justifier des inquiétudes", nouvelles militaires, du commerce; Assemblée Nationale, Parlement d’Angleterre, Congrès d’Amérique, intrigues des Cours et cabinets, agriculture, "mélanges et particularités utiles, qui sembloient réservées, jusqu’à ce jour, aux seuls papiers anglais" (annonces et avis pour les personnes qui ont "des liaisons de commerce" dans les deux pays) (Prospectus).

Contenu réel

les quatre premiers numéros sont en double partie, 2 pages en Français, 2 pages en Anglais (qui ne sont pas une traduction exacte des autres). A partir du n° 5, la partie en anglais disparaît (L’Avis des éditeurs explique ce changement par l’abondance des matières et le "voeu général"). Publicités en tête (au début, et ensuite rarement), Nouvelles étrangères, Assemblée Nationale (souvent long, 1/ 3 du n°), Paris, Assemblée des Représentants de la Commune, Londres (nouvelles abondantes), Cours des effets publics. Ce journal est consacré surtout aux informations sur les assemblées et aux nouvelles de l’étranger. On n’y trouve à peu près aucun événement ni anecdote. De courts textes du rédacteur sont introduits par trois astérisques.

Orientation idéologique

le journal exalte la révolution, la liberté, l’union de la France et de l’Angleterre pour le bonheur du monde (n° 6, 16 nov., p. 3). Il s’engage à poursuivre, à "démasquer autant que possible, les adversaires des deux nations, les ennemis des droits des peuples, les perturbateurs du repos de l’humanité" (n° 17, 11 déc., p. 3). Il dénonce les faux bruits et les calomnies répandues en Angleterre par les "fugitifs". Mais sa position politique n’est pas très affirmée, même s’il se prononce, par exemple, contre d’Albert de Rioms et Malouet (n° 19, 16 déc.).

Autre

d’après le Rôdeur français, n° 8 (17 déc.), Morande se plaint dans le Courrier de l'Europe de la concurrence que lui fait ce journal. Nous n’avons rien trouvé de tel.

Historique

 

 

Premier journal francais in-folio, l’Union mérite une attention particulière. L’entrepreneur, T. Marshall, qui tenait un "Magasin Anglois et Francois" à Paris (publicité au n° 1, p. 1), désirait faire fortune par le journal, selon les rédacteurs entrés en conflit avec lui en 1790 (Journal de la liberté, n° 1, 12 mai 1790, p. 2). Avant Panckoucke, il a l’idée, selon un "plan absolument neuf', d’adopter le "modèle" des "papiers anglais", "comme réunissant à l’avantage d’offrir plus d’espace, celui de présenter, sous un point de vue plus frappant, les diverses matières qu’ils [les rédacteurs] auront à traiter" (Prospectus). La formule bilingue a été éphémère, de même que la vente au numéro. Le format in-folio a duré plus longtemps, mais le Journal de la liberté, continué par les rédacteurs de L’Union en rupture avec Marshall, revient à l’in-8° commun: selon eux la "négligence" et le "peu d’aptitudes" de l’entrepreneur ont "nui à la circulation d’une feuille dont le format et l’ordre de publication ont paru incommodes" (n° 1, p. 2).
Le Prospectus insiste sur l’importance des annonces publicitaires et commerciales rapides. Il en donne le prix: pour 10 lignes, 6 livres à Paris, 5 shillings à Londres; chaque ligne en excédent, 20 sols, ou 10 pence; prix double pour les annonces dans les deux langues.

 

Cote(s)

BN Fol Lc2 276; AR Fol Jo 157 (Prospectus et n° 5-71).