J89185

Pierre RétatLes Journaux de 1789. Bibliographie critique, Paris, Editions du CNRS, 1988, p. 258-259
mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteur


  

Numéro

185

Type

DP

Aire géographique

PRESSE PARISIENNE

Année début

1789

Titre

TOUT CE QUI ME PASSE/ PAR LA TETE,/ JOURNAL NOUVEAU;/ ou/ SALMIGONDI d’un spectateur des folies/ humaines, qui s’afflige des unes, s’amuse des autres,/ se réjouit de tout ce qui arrive d’heur-/ reux à ses semblables; qui fait registre de/ tout ce qu’il entend, de tout ce qu’il voit,/ de tout ce qu’il pense.

Epigraphe

Vitam impendere vero.

Dates extrêmes

début 1789 (?)-avril 1789.

Périodicité réelle

très irrégulière et indéterminée.

Collection en 1789

Première partie: n° I-VI (23-28 nov. 1788); Seconde partie: n° 7-11 (1er mars 1789, 29 nov.-31 déc. 1788); Troisième Partie: n° 12-17 (3 mars 1789, 3 nov. 1788, 28 janv.-16 mars 1789); Quatrième partie: n° 18-23 (12 mars-29 avril 1789). Les pages de titre des 4 parties sont datées 1789. Les dates des numéros sont capricieuses, et désignent selon l’auteur le jour de la rédaction. Ce "Journal" a donc paru uniquement par parties, au début de 1789, jusqu’en avril et peut-être jusqu’au début mai.

Pagination

continue par parties (de 49 à 68 pages).

Dimensions

123x190 mm.

Nombre de pages du cahier

16 p.

Format

in-8°.

Signatures

continues par partie.

Contenu annoncé

"Ce Journal doit son existence au besoin de distraction, au hasard de la dissipation, à de légères méditations, à quelques élans de gaieté, à des paris extravagans. En général, j’écris tout ce qui me passe par la tête, et j’ai pris cette vérité pour titre de mon journal. J’écris partout où je me trouve"... "On ne doit pas s’attendre à un ordre général. Dieu veuille que le désordre général ne nuise pas à l’ordre partiel" (Partie I, n° I, p. 6).

Contenu réel

suite de morceaux sur tous sujets, d’un ton libre, fantaisiste, parfois burlesque, ou en langage pseudo-populaire. Affectation de désordre à la fois dans la chronologie des "numéros", qui sont en réalité des chapitres dont le sommaire figure au verso de la page de titre, dans les sujets abordés, dans l’écriture à bâtons rompus. Journal "pot-pourri" (titre des n° 21-23). L’auteur parle à la première personne, prend la figure d’un "Comte" qui converse avec son bon serviteur. Dialogues, "rêves", conte moral, "excursions". Allusion à "mon cousin Jacques", qui signale une parenté avec Beffroy de Reigny (Partie II, n° 7, p. 3).

Orientation idéologique

nombreuses allusions politiques, généralement sous une forme badine et désinvolte. Traits satiriques contre le clergé, les ministres; remarques réticentes sur Necker. Un conte moral allégorique sur le luxe de la cour, l’influence de la duchesse de Polignac, se termine sur la réconciliation du roi et de la reine avec le Tiers-Etat (Partie II, n° 8). Dans un "rêve", le roi paraphrase le psaume De profundis pour demander à la nation de l’aimer, de comprendre ses peines. Appel à la paix, à l’obéissance de tous au roi père (Partie III, n° 13). Vive critique du duc d’Orléans qui sonne "un coup de tocsin anti-monarchique" dans son Instruction pour les élections (Part. III, n° 17). La Partie IV critique nettement le Tiers-Etat, ses "beaux-parleurs", et présente Volney comme un incendiaire de châteaux (n° 19).

Censure

selon le n° 12 de la Partie III, la seconde partie a été saisie par le police.

Cote(s)

BN 8° Lc2 101 ; Sainte Geneviève L 8° 757 75 Inv ; 3412 (Parties I-III ; AR 8° Jo 20.046