J89141

Pierre RétatLes Journaux de 1789. Bibliographie critique, Paris, Editions du CNRS, 1988, p. 200-202
mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteur   


 

Numéro

141

Type

NS

Aire géographique

PRESSE PARISIENNE

Année début

1789

Titre

LE PARISIEN NOUVELLISTE./ UTILITE, GAIETE ET VERACITE

Modification(s) du Titre

à partir du n° V (8 oct.), la datation est accompagnée de celle-ci: "Le 87ième jour de la liberté, et le 3ième du Triomphe des Parisiennes", etc., jusqu’au n° XII (24 oct.). Mais les numéros XIII et XIV, sans date, portent seulement: "L’An Premier de la Liberté". Une autre série, in-8°, du journal a paru en janvier-février 1790 sous le titre: Le Parisien nouvelliste et critique, journal anti-aristocratique par une société d’hommes libres et vrais.

Epigraphe

texte de l’article XI de la déclaration des droits sur la liberté de la presse (n° XIII et n° XIV).

Dates extrêmes

29 septembre-[29 octobre] 1789.

Prospectus

en tête de la collection BHVP, sans date, 2 pages, imprimeur: Cailleau.

Périodicité annoncée

trihebdomadaire (mardi, jeudi et samedi).

Périodicité réelle

id.

Collection en 1789

n° I-XII (19 sept.-24 oct.); XIII-XIV, sans date [27-29 oct.].

Pagination

continue (55 pages avec un saut de pagination de 44 à 52).

Dimensions

198x249 mm.

Nombre de pages du cahier

4 p. imprimées sur 2 colonnes.

Format

in-4°.

Signatures

continues (A2-02).

Illustrations

le titre est imprimé dans un cadre orné.

Editeur(s)

[Cailleau fils, libraire, où l’on souscrit].

Imprimeur(s)

Cailleau, => n° XII, ensuite aucune mention.

Souscription

6 l./ 3 mois pour Paris, 7 l. 10 s./ 3 mois pour la province, chez M. Waudin, Avocat, rue de la Calandre, maison de M. le Mierre, Epicier, n° 63 (Prospectus et n° I). Offre de souscription gratuite aux habitants de Charleville qui dénonceront les monopoleurs (n° III, p. 12). Offre de quatre souscriptions gratuites pour 3 mois à des "héros" du Faubourg Saint-Antoine (n° VII, p. 27).

Permis de police

"Permis de faire circuler par la poste le Parisien nouvelliste, en se conformant au Règlement de Police qui défend de faire crier aucuns écrits dans les rues. Fait au Comité de Police le 18 sept. 1789. Signé L’Abbé Fauchet, Quinquet, Blonde, Pitra. " (Prospectus et n° I).

Auteur(s)

WAUDIN, originaire de Charleville (cf. n° III, p. 11). Il renvoie au Censeur patriote dont il se dit l’auteur; mais on doit se demander s’il ne s’agit pas plutôt du Censeur national qui porte également le nom de Waudin et une adresse de bureau semblable. Les Révolutions de Paris de Prudhomme, n° XX (22-28 nov.) contiennent une lettre signée "Waugain, Avocat du Parlement", du 23 octobre contre Tournon; ce dernier, dans ses propres Révolutions de Paris, n° XXII (6-13 déc.), p. 48, répond à Waudin en le désignant comme "ex-procureur au bailliage subalterne de Charleville", et conteste sa qualité d’"avocat": il est seulement "faiseur de placets pour le public"; il avait écrit à Tournon pour le prier d’annoncer le Censeur national et le Parisien nouvelliste dans les Révolutions de Paris, ce que Tournon ne fit pas; d’où les haines.

Contenu annoncé

contribuer à Inutilité publique" en insérant rapidement et gratuitement les demandes, avis et annonces, toujours en retard dans les autres journaux; amuser et instruire "les lecteurs de tous les âges, de tous les rangs, et de tous les états". Annonce des rubriques Anecdotes, Poésie et musique, Constitution et Législation, Spectacles. Le journal essaiera de "réunir en lui seul le mérite et l’avantage de tous les autres Journaux" (Prospectus).

Contenu réel

Demandes, Annonces et Avis au début du numéro (cette rubrique se déplace et tend à disparaître par la suite); Extrait (comptes rendus d’ouvrages et de brochures); Diversités (puis Variétés); Assemblée Nationale (très bref, textes de décrets); Spectacles; des titres internes très divers, introduisant des nouvelles des districts, une chanson, une fable, etc. Des rubriques occasionnelles, en rapport avec l’événement, s’installent rapidement en tête de numéro, et deviennent à partir du n° VII un sommaire en pleine page, en capitales (conjuration, fait divers).

Formes du discours

Beaucoup de nouvelles variées; nombreuses interventions de l’auteur, qui s’engage sur un ton volontiers acerbe; allusions et pointes critiques, y compris contre ses confrères journalistes, dénonciations virulentes. L’auteur prétend faire des "extraits" autre chose que l’article "soporifique" des feuilles périodiques (n° IV, VI).

Orientation idéologique

très critique de l’Assemblée Nationale (les députés qui se disent "représentants" n’ont aucun pouvoir de faire des lois pour leurs commettants), des districts (intrigue, ignorance). Après les journées d’octobre, dont il exalte les "héroïnes", le journal devient plus violent, dénonce des commandants de bataillons de districts, les conspirations des aristocrates, appelle les citoyens à la vigilance et à bien garder le roi et le dauphin, dénonce l’"aristocratie municipale", le "sénat des 300", le nouvel arbitraire policier (surtout dans le n° XIV, à propos de l’arrestation de Martin et Duval pour avoir protesté contre la loi martiale). Mais il approuve l’interruption de l’Ami du peuple dont la "circulation" est "dangereuse".

Mention(s) d’autres journaux

sur Marat, n° VII (p. 27), n° VIII (p. 30); contre Gorsas, n° IX (p. 36), n° X (p. 39), n° XI (p. 43).

Censure

l’auteur raconte la saisie de son n° VI chez lui et son arrestation (pour ses propos contre La Fayette et la dénonciation de commandants de bataillons): c’est l’ancienne police, ses mouchards, une "nouvelle lettre de cachet" (n° VIII, 15 oct.); la saisie chez Cailleau fils; sa propre comparution devant le comité de police (n° IX, p. 33-36; n° XII, p. 45-47).

Autre

propose l’idée d’un Journal des districts, "le seul utile", et qu’on a oublié pour lutter contre l'"aristocratie municipale" et les "seigneurs des Lettres de cachet" (n° X, p. 39-40).

Cote(s)

BN 4° Lc2 2279 (n° 1, 6, 9); BHVP 116.5% (Prospectus et n° 3-14).