J89136

Pierre RétatLes Journaux de 1789. Bibliographie critique, Paris, Editions du CNRS, 1988, p. 195-197

mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteur  


 

Numéro

136

Type

NS

Aire géographique

PRESSE PARISIENNE

Année début

1789

Année fin

1790

Titre

L’OBSERVATEUR

Epigraphe

(à partir du n° 6): La publicité est la sauvegarde du Peuple. Proclamation du 13 août, signée BAILLY, Maire, etc.

Dates extrêmes

8 août 1789-12 octobre 1790.

Périodicité annoncée

trihebdomadaire (n° 10, 31 août, N. B. final).

Périodicité réelle

id. Les jours de parution (ou du moins les dates que porte le journal) varient dans la semaine, mais se fixent en général au mardi, jeudi et samedi ou dimanche.

Collection en 1789

n° 1-6, sans date [8-20 août], 7-65 (23 août-30 déc.); des Suppléments assez nombreux. Les premiers numéros peuvent être datés grâce à une réédition (BN 8° Lc2 195A; voir Tourneux, n° 10303a).

Collection

1er vol.: => n° 91 (4 avr. 1790); après une interruption, 2° série, n° 1-40 (11 juill.-12 oct. 1790).

Pagination

continue (736 pages pour la 1ère série; les Suppléments sont intégrés dans la pagination.

Dimensions

115x188 mm.

Nombre de pages du cahier

4 p (n° 1-3), puis 8 p.

Format

in-8°.

Signatures

aucune.

Editeur(s)

Volland; Garnery et Volland, n° 7 (23 août 1789 =>); Garnery, Supplément du n° 36 (31 oct. 1789 =>).

Souscription

annonce d’un abonnement pour répondre au désir des lecteurs; on peut envoyer son adresse aux libraires ou à Desenne, au Palais- Royal (n° 7, 23 août). 6 l./ 3 mois dans tout le royaume, souscription chez les libraires et chez Mme Vauflery, au Palais-Royal (n° 10, 31 août). Le journal "se vend dans les rues par numéros" (Chronique de Paris, n° III, 26 août), mais le prix au numéro n’apparaît jamais.

Permis de police

permission du comité de police qui rappelle l’obligation de mentionner les noms de l’imprimeur et du libraire, datée du 14 août 1789, signée Du Mangin, Président, Pitra, Fauchet (n° 4, 16 août).

Auteur(s)

FEYDEL (Gabriel). Le nom de l’auteur apparaît pour la première fois dans le Supplément du n° 4 (18 août).

Contenu réel

sommaire en tête de livraison, destiné surtout à piquer la curiosité par sa bizarrerie et son caractère énigmatique (l’auteur en signale l’importance pour la vente, n° 6, p. 36). Nouvelles et anecdotes de Paris, de la province, parfois de l’étranger (sur les princes "fugitifs", sur le Brabant), juxtaposées, le plus souvent très brèves. Au début des numéros, l’auteur apostrophe souvent les "Français", les "Citoyens", en séquences plus longues et de ton personnel. Les lettres des correspondants (Monsieur l’Observateur..., Cher Observateur...) prennent vite une place prépondérante: elles contiennent des nouvelles, des projets, surtout des dénonciations d’abus, de menées de la "Cabale"... L’auteur invitait ses lecteurs à communiquer des "nouvelles sûres" dès le premier numéro.

Orientation idéologique

l’Observateur est "patriote", il se veut défenseur du peuple, guide, "moniteur incorruptible", et les auteurs des lettres qu’il publie le considèrent comme tel. Il se spécialise dans la dénonciation précise, personnelle, des "aristocrates", des "ennemis de la nation", des "mauvais citoyens", il assure la publicité de toutes les lettres accusatrices. Mais il tient aussi à préserver l’ordre et la paix, en réfutant les calomnies, en avouant ses erreurs, et en rejetant les lettres "dangereuses" (n° 29, p. 227; n° 58, p. 473-474). Il apostrophe le Peuple, les Parisiens, pour leur recommander sans cesse l’union, le respect de l’Assemblée Nationale, des autorités municipales, du roi. Il se tait avec prudence sur les grandes questions politiques (par exemple le Veto), ne livre que quelques commentaires anodins sur les journées d’octobre, accepte la loi martiale.

Mention(s) d’autres journaux

nombreuses attaques contre le Journal politique-national et l’abbé Sabatier de Castres (n° 5, p. 29; n° 8, p. 51; n° 27, p. 212, etc.), contre les journaux privilégiés, l’abbé Aubert, le Mercure; une anecdote sur le libraire Laurent destinée à discréditer Marat (n° 33, p. 258- 260).

Censure

arrestation de colporteurs du journal, le libraire reçoit un coup de bayonnette (n° 7, 23 août, p. 37-38); saisie de brochures et de procès-verbaux de l’Assemblée Nationale sur un colporteur, à Mantes (n° 30, p. 237); saisie de L’Observateur sur des colporteurs (n° 36, 31 oct., p. 287).

Libraire(s)

sur la dénonciation par la chambre syndicale d’imprimeries créées sans autorisation, n° 16 (15 sept., p. 114); mémoire des imprimeurs de Paris sur le même sujet, n° 42 (11 nov., p. 341-342).

Diffusion

témoignage précieux sur les colporteurs qui se pressent au guichet de l’imprimeur pour prendre le journal, n° 48 (p. 385), et sur l’importance de leur cri pour la vente, n° 6 (p. 36). La diffusion de L’Observateur a dû être importante: Feydel se plaint des contrefaçons à Hambourg, par Pierre-François Faulche and Cie, et à Lyon et Bordeaux, et évoque un tirage de 10 000 exemplaires, imprimés à la hâte en trois "éditions" simultanées (n° 43, 13 nov., p. 345-346). Le Prospectus des Révolutions de France et de Brabant de Desmoulins, dont l’éditeur, Garnery, est le même que celui de L’Observateur, contient une publicité qui fait état d’un tirage de 15 000 à 20 000 exemplaires. L’Espion des campagnes atteste l’intérêt du public, n° [II] (21 nov., p. 3); n° [III] (25 nov., p. 7).

Clubs

sur la Société patriotique du Café Cuisinier, au Pont Saint-Michel, n° 35 (, Supplément, p. 284); sur le Club National du Marquis de Villette, n°‘49 (p. 394-395). Un correspondant propose la création d’une "Société de la révolution française", n° 46 (18 nov., p. 375-376).

Cote(s)

BN 8° Lc2 195; Arch. Nat. AD XXa 455; BHVP 17.323 (n° 1-90, 8 août 1789-ler avril 1790); Newberry FRC 5.957 (n° 1-91, 8 août 1789-4 avril 1790).