LE DÉMOCRATE

Denis Reynaud [05/01/2015]

Type : quotidien généraliste

Aire géographique : Paris

Année début : 1797

Année fin : 1797

Dates extrêmes : 10 septembre–28 septembre 1797 (24 fructidor an V-7 vendémiaire an VI) 

Titre : Le Démocrate

Suite du titre : Journal politique et littéraire par une société d’écrivains patriotes

"Le journal Le Démocrate reparaît sous le titre d'Ennemi des Tyrans" (Ennemi des oppressseurs, 24 fructidor an 7, p. 28)

Note sur le titre : Hatin signale d’autres Démocrate

• Le Démocrate constitutionnel (an II)

• Le Démocrate ou l’Ami des lois (an III ou an V, par Donnier)

• Le Démocrate ou le Défenseur des principes (an VII)

Épigraphe : « Longus post me ordo est idem petentium decus » (Mucius Scevola) [Tite-Live : Longue est après moi la liste de ceux qui aspirent au même honneur]

Périodicité réelle : quotidien

Collection étudiée : BM Lyon : n° 5-14 (15-24 septembre 1797), sur un total de 18 numéros

Pagination : par numéro

Nombre de pages du numéro : 4

Format : in-4°. Sur 2 colonnes

Lieu d’édition : Paris , quai Malaquais

Imprimeur : imprimerie du Démocrate

Abonnement : 9 livres pour 3 mois ; 16 pour 6 ; 32 pour 1 an

Auteurs :
• Jean-Claude Hippolyte Méhée de La Touche (« Méhée, fils » (n°10), « Hyppolite M. rédacteur »), précédemment rédacteur de l'Ami des citoyens et du Journal des patriotes.
• « Antoine » (Pierre-Antoine Antonelle)

Contenu annoncé : politique et littéraire

Contenu réel (rubriques) : Plus politique que littéraire

• Nouvelles étrangères (structure gazette)

• République française (départements)

• Variétés

• Paris

• Poésie

• Corps législatif (Conseil des anciens ; Conseil des cinq-cents)

Formes du discours : En première page : sommaire annonçant le contenu des articles (sans ordre chonologique, ni d’importance, ni exhaustivité)

• Nouvelles brèves

• Extraits de discours 

• Lettres au rédacteur

• Exceptionnellement : poésie

Orientation politique : Patriote ; anti-terroriste et anti-royaliste : "fructidorien-type" (Surrateau) ; modérément critique du gouvernement.

• « Ceux que nous appelons républicains démocrates et qu’on flétrissait du nom de jacobins,  d’anarchistes, de terroristes, étaient si incertains de ce qu’ils voulaient, se sentaient si peu soutenus par l’opinion qu’ils hésitaient à se dire démocrates, à s’appeler parti démocratique. En l’an IV, ils se disaient exclusivement "patriotes de 89", ou "patriotes par excellence" »  (Aulard).

• « Un personnage, à la pointe du mouvement démocratique depuis l'an III, symbolise [l']intégration des démocrates au jeu politique par la défense de la consitution et l'ébauche de construction d'un parti à la gauche du Directoire : Antonelle » (Serna).

Mentions d’autres journaux :

• « journal sans titre et sans abonnés »  de Vivier (n° 7)

• Le Colporteur, Le Conservateur (n° 9)

• L'Ami des lois (n° 7 et 9)

• « journal Suard » (n° 10)

• Journal des hommes libres, Le Messager du soir (n° 12)

Lieux mentionnés : Saint-Domingue, Gênes

Auteurs cités : Beccaria, Diderot

Personnages mentionnés favorablement : Xavier Audouin (n° 11), Merlin de Douai, François de Neufchâteau

Personnages mentionnés défavorablement : Pichegru, Constant (n°5), Mlle Raucour (n° 7), marquis Saint-Simon (n°8), Scherer

Mots caractéristiques : démocrate, déportation, égorgeur (« égorgement des matavons » à Lyon), émigré, patriote, « peigne et cadenette », probité

Diffusion : « 500 affiches du Démocrate furent placardées au Palais-Royal et environ ; deux heures après il n’y en avait plus une » (n° 12)

Contexte politique immédiat : coup d’état du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Droit de timbre (n° 6)

Bibliographie : Hatin, Bibliographie, p. 272  ; Jean-René Suratteau, « Sur quelques journaux fructidoriens », AHRF 259, 1985, p. 79-86 ; Pierre Serna, « Comment être démocrate et constitutionnel en 1797 ? », AHRF 308, 1997, p. 199-209

Cotes :
• BnF Lc2 2727 : n° 1, 4-7, 9-11, 15, 17-18

• BM Lyon 132736 (numérisation Google) : n°5-14 (y compris donc les n°8, 12, 13 manquant à la BnF)

Articles remarquables :
N° 5 :
• Annonce de la fête de la fondation de la République : « Courses à pied : les concurrents seront tenus de se fournir, pour la course, d’une veste blanche et d’un pantalon, ou d’une culotte blanche.  […] On ne pourra courir que sur des chevaux nés en France.  […] L’intention du gouvernement étant d’encourager tous les citoyens à se rendre habiles dans ces divers exercices, on n’admettra à concourir que ceux qui n’en font pas leur profession spéciale. »
• Nouvelles du célèbre Beccaria (pourtant mort en 1794) qui écrit à sa fille pour lui prédire la chute du Directoire. (voir Xavier Tabet, Beccaria, la peine de mort et la Révolution)

N° 11 : déplorable influence des femmes dans les affaires publiques