J89164

Pierre RétatLes Journaux de 1789. Bibliographie critique, Paris, Editions du CNRS, 1988, p. 232-235
mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteur   


 

Numéro

164

Type

RC

Aire géographique

PRESSE PARISIENNE

Année début

1789

Année fin

1790

Titre

REVOLUTIONS/ DE PARIS,/ DEDIEES A LA NATION,/ Avec une suite de quelques papiers trouvés à la Bastille; les séances de l’assemblée nationale; des nouvelles de Province et diverses pièces.

Note sur le titre

Le sous-titre disparaît à partir du n° XIX

Modification(s) du Titre

devient Révolutions de Paris et de l’Europe à partir du n° XXXV (5 mars 1790); autres modifications par la suite.

Epigraphe

même épigraphe que celle des Révolutions de Paris de Prudhomme.

Dates extrêmes

2 novembre 1789-27 août 1790.

Périodicité réelle

hebdomadaire (lundi).

Collection en 1789

n° XVI (24-31 oct.)-XXV (27 déc.-2 janv. 1790).

Collection

le nombre de volume varie selon les collections; aucune tomaison.

Pagination

par numéro (en général 48 pages, exceptionnellement 56 pages).

Dimensions

118x193 mm.

Nombre de pages du cahier

8 p.

Format

in-8°.

Signatures

par numéro (en général A4-F4).

Illustrations

portraits en médaillon en tête de chaque livraison (Bailly, La Fayette, députés de l’Assemblée Nationale). Ils paraissent à partir du n° XVII, et celui du n° XVI a paru en même temps que ce n° XVII. Ils sont collés pour faire face à la première page, qui contient une "note historique" correspondant à chacun d’entre eux.

Editeur(s)

Froullé.

Imprimeur(s)

L. M. Cellot (n° XVII-XIX).

Souscription

7 l. 4 s./ 3 mois pour Paris, 8 l. 10 s./ 3 mois pour la province (deuxième de couverture).

Permis de police

le n° XVI se termine sur le permis du 8 août accordé aux Révolutions de Prudhomme; il disparaît ensuite.

Auteur(s)

"Par M. TOURNON, Auteur de l’ouvrage du même nom qui se distribuoit ci-devant chez le sieur Prudhomme" (sous le titre, à partir du n° XVII).

Contenu annoncé

le journal a pour but de rassembler "les monuments remarquables de la révolution", ses "matériaux" (n° XVIII, p. 9), d’être un "bureau de correspondance générale entre les districts" (n° XIX, p. 11), de défendre "les droits du peuple" (n° XXIII, p. 21).

Contenu réel

la disposition des livraisons est à peu près la même que celle des Révolutions de Prudhomme avant le n° XIII: la chronique journalière est divisée par les intertitres Du samedi... (puis Du dimanche...), etc.; rubriques Assemblée Nationale, Districts, Nouvelles de provinces, et, de fréquence moindre, Littérature (ou Annonces littéraires), Crimes de Lèze-Nation, Papiers anglais. Tournon prétend donner à son journal une plus grande "variété" par de nouvelles divisions (n° XVIII, p. 21).

Formes du discours

principal rédacteur des premiers numéros des Révolutions de Prudhomme, Tournon donne à son journal le même ton: apostrophes vibrantes aux "citoyens", exordes enflammés, effets de présence à l’événement.

Orientation idéologique

Tournon se présente comme un "tribun du peuple", dont la fonction est de veiller sans cesse, d’avertir les citoyens. Il donne de la révolution une image à la fois terrible et enthousiaste, et de la contre-révolution une image effrayante. Il proteste vigoureusement contre la loi martiale et le marc d’argent ("ignominie" de l’Assemblée Nationale), revendique la souveraineté des districts contre l’aristocratie municipale, réclame le droit des pauvres au travail. Il appelle souvent à l’union contre l’anarchie, et insiste sur la nécessité des "lumières" et de l’instruction.

Historique

Les collections des Révolutions de Tournon dans les fonds publics sont assez rares; elles semblent donc ne pas avoir eu une grande audience. Nous en avons fixé la limite chronologique au 27 avril 1790, c’est-à-dire à l’époque de la fusion du journal avec le Mercure national. Sur les titres successifs et la composition de la collection complète, on consultera Tourneux, n° 10256-10262. La collaboration d’Antoine Tournon aux Révolutions de Prudhomme a dû cesser au début d’octobre. Ses propres Révolutions se donnent comme l’authentique continuation du journal, dont il se dit l’"inventeur” et le véritable propriétaire (n° XVIII, p. 19), Prudhomme étant "le vrai contrefacteur" (n° XXII, p. 2). Il en reprend le titre, l’épigraphe, la forme éditoriale. A partir du n° XVI (le premier de Tournon), la chronologie des deux collections est identique. Une âpre polémique oppose les concurrents dans leurs journaux respectifs et dans diverses pièces. Un arrêté du Comité de Police du 4 novembre les renvoie dos à dos, et leur permet de continuer l’entreprise concurremment sans prétendre à un privilège exclusif: chacun en cite la partie qui lui est favorable, Prudhomme à partir du n° XVII, Tournon au n° XX. Au début de janvier, ce dernier publie des lettres où Prudhomme est accusé d’être un "incendiaire déterminé" ou un agent de l’aristocratie (n° XXV, p. 46-48). Les livraisons de Tournon comportaient une couverture de papier épais, comme celles de Prudhomme; elles ont en général disparu après brochage ou reliure en volumes; un collectionneur nous en a signalé pour les premiers numéros. Les deuxième, troisième et quatrième de couverture contiennent les conditions et lieux de souscription, et les publicités d’ouvrages vendus chez le même libraire.

Cote(s)

BHVP 604.822-604.824; BN 8° Lc2 174; Arch. Nat. AD XXa 530.