J89070

Pierre RétatLes Journaux de 1789. Bibliographie critique, Paris, Editions du CNRS, 1988, p. 109-110
mis en ligne avec l'aimable autorisation de l'auteur 


 

Numéro

070

Type

JP

Aire géographique

PRESSE PARISIENNE

Année début

1789

Année fin

1790

Titre

LE FOUET NATIONAL

Modification(s) du Titre

à partir du n° XVIII: Le Fouet National, Tableau de l'Europe et la France corrigée.

Dates extrêmes

22 septembre 1789-mai 1790.

Périodicité réelle

hebdomadaire (tous les mardis); longue interruption du 17 novembre 1789 au 2 février 1790.

Collection

n° I-IX (22 sept.-17 nov. 1789); X-XVII (2 fév.-25 mars 1790); XVIII-XX (sans date, avril-mai 1790). L’interruption est justifiée de façon désinvolte et ironique dans l’Avant-Propos du n° X.

Pagination

par numéro (26 à 32 pages).

Dimensions

120x190 mm.

Nombre de pages du cahier

8 p.

Format

in-8°.

Signatures

par numéro (A4-D4 le plus souvent).

Editeur(s)

Mlle Vente (n° XVIII-XX).

Contenu réel

deux rubriques: Versailles, et Paris; à partir du VI (27 oct.) Paris, Assemblée Nationale, et Paris. Des Nouvelles étrangères apparaissent à partir du n° VIII (10 nov.) demandées par des lecteurs, selon l’Avant-propos.

Formes du discours

suite de nouvelles, d’anecdotes, de remarques fragmentaires; le texte crée systématiquement un effet de discontinuité: sa rhétorique est celle du trait et du coup, de l’insinuation et de l’ironie. L’auteur pratique l’art de la dénonciation en détail, de l’anecdote significative et inquiétante, du commentaire cursif et incisif, de l’épigramme. Le traitement de l’événement, dans le n° IV consacré aux journées d’octobre, est très original: il est saisi comme fait brut, anarchique, dans le détail parfois le plus insignifiant. Par la dissociation, l’auteur crée l’effet du spectacle pur, de l’impression.

Orientation idéologique

l’auteur pourrait se classer, à certains égards, parmi les journalistes "patriotes" les plus engagés: il dénonce vigoureusement la loi martiale (n° VII), le marc d’argent (n° VIII), les "aristocrates" de la Commune; il appelle le peuple à la vigilance, à la violence directe, avec des accents qui rappellent Marat, dont il prend la défense (n° V). Mais son discours n’est pas situable dans un champs politique cohérent, par l’extrême bizarrerie des partis qu’il prend (il proteste contre la suspension des voeux monastiques, se donne comme représentant des propriétaires spoliés, reproche à l’Assemblée Nationale de n’avoir pas reconnu l’existence de Dieu en tête de la constitution, réclame le raffermissement du pouvoir royal, de l’autonomie provinciale...) et par la violence pamphlétaire et satirique continue, exercée dans toutes les directions: contre l’Assemblée Nationale dans son ensemble, sans distinction de partis, et dont il fait une sorte de pandémonium ridicule, contre la Cour, le roi et surtout la reine, contre le clergé (nombreuses anecdotes anticléricales), contre le duc d’Orléans, Mirabeau, Necker...

Cote(s)

BN 8° Lc2 247 et Rés. 8° Lc2 247; BHVP 604.671 (19 numéros); AR 8° Jo 20.112; Sorbonne H Fr 620 8° (n° 1-8, 10-11); Arch. Nat. AD XXA 229 (9 numéros); Newberry FRC 5.473.